mercredi 23 septembre 2009

Crise cardiaque dans trois, deux, un


(DERRIERE TOI !!)




Donc les vendanges, c'est fini.

J'ai décidé que j'avais assez de problèmes avec mon auto-mutilation Mario-tesque pour ne pas non plus vivre dans la peur et dans l'angoisse pour six euros trente de l'heure.

L'ambiance était très chouette, tout le monde était gentil avec moi, mon collègue Mahmut a même décidé qu'il prendrait personnellement charge de ma vie amoureuse.

- Toi ti es jolie et tu travailles bien. Ji te trouve un joli fiancé.
- Ah c'est très gentil ça, mais j'ai déjà tout ce qu'il me faut.
- Non non ti as pas ce qu'il faut. Moi je ti présente mon fils. Tu viens à la maison prendre le café et on peut s'arranger pour un mariage de juin. C'i toujours plus joli en juin.

(Moi je trouve quand même ça super gentil. Un peu trop gentil, peut-être, mais c'est toujours ça de pris.)

Mais bon, je pouvais plus. C'est bête, mais c'est comme ça, ma phobie gouverne ma vie, j'abandonne. J'en pouvais plus de passer mes journées la peur au ventre et mes nuits à faire des cauchemars. Je fermais les yeux et je pouvais plus rien voir d'autre, malgré mes tentatives. C'était une lutte permanente entre moi et moi, et c'était le mauvais moi qui gagnait.

- Araignées.
- Chaton.
- Araignées.
- Chatons aux yeux bleus.
- Araignées aux grandes pattes.
- Lapin nain.
- Araignées velues.
- Bébé lapin nain.
- Araignées par millions qui rampent sur ton corps.
- Bébé lapin nain qui fait un câlin à des chatons aux pieds d'un chiot tenu par un bébé avec des lunettes.

Rien à faire. Les araignées ont gagné, voilà, je jette l'éponge, vous avez ruiné ma vie j'espère que vous êtes contentes bande de sales putes.

Et sinon mon papa se moque de moi :

- Alors comme ça on peut pas supporter les petites faucheuses ?
- Eh ben toi... alors d'abord toi hein....

(Mon papa n'a peur de rien, c'était la classe quand j'avais six ans mais maintenant c'est fort contrariant).

- ... T'as une déco de merde !

Oui je sais, c'est l'argument le plus pourri de l'histoire des arguments pourri.

Enfin vous dites ça, mais vous avez pas vu sa chambre à coucher.

Heureusement que la porte est fermée tout le temps dis donc, sinon bonjour les syncopes du petit matin en allant faire pipi, du genre "Ah non mes yeux, mes yeux fondent ! Ce papier peint à rayures vertes orné de fleurs mauves !". C'est bien simple, tu rentres dans la chambre et direct tu t'endors, tellement c'est moche tes yeux sont obligés de se fermer.

Y'a le papier peint qui a lui seul mériterait des volumes d'attention, et puis y'a les super meubles genre récupérés dans une ferme normande du dix-septième siècle. L'armoire a une architecture, disons Stalinienne, on dirait qu'une vache est venue crever sur la commode, et le lit j'en parle même pas. Tu le vois et direct dans ta tête tu penses "vieux". C'est pas un lit pour dormir, c'est un lit pour dicter tes dernière volontés avant la veillée funèbre.

C'est bien simple, y'a tellement de joie qui se dégage de cette chambre que quand tu rentres dedans, tu cherches le cadavre de Madame Bovary.

(Et après on s'étonne que ma belle-mère n'ait pas fait d'enfants, moi je blâme l'ambiance post-médiévale humide et froide du fin fond de la Bourgogne.)

Donc bon, chacun ses tares dans la vie. Moi je peux pas bosser avec des araignées, c'est du racisme animalier, je l'accepte et j'y consens.

Au moins ma maison elle sera décorée avec goût, et avec du papier peint Pokémon.


(Je pense quand même qu'il est temps que j'aille voir un psy.)

2 commentaires:

  1. excellent article, as usual. J'étais plié de rire XD

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  2. Ah oui tiens, les araignées... C'est vrai qu'il y en a plein, j'ai jamais pensé que ça pouvait être un handicap pour des vendanges ^^ Tu sais quoi, et ben l'année prochaine, je penserai à toi dès que j'en verrai une :D Dommage que tu puisses pas en refaire, c'est tellement chouette, les vendanges <3
    Bisous Tindo, à bientôt ;-)

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