dimanche 30 octobre 2011

brève téléphonique


(Mais mamaaaaan, toutes mes copines l'ont, le 3310!)



J'aime pas les téléphones portables.

Et je ne parle même pas des smartphones ou des Blackberry, parce que là, on évolue carrément dans une dimension parallèle.

Non, moi je te parle des bons vieux téléphones portables avec 12 touches et un clapet (soi-disant pour pas rayer l'écran, mais, en vrai, pour faire comme dans Matrix). 

 Les portables de l'époque "on fait des portables de plus en plus petits" (ou "époque pré-Iphone", avant qu'un débile décide: "Eh! Si on faisait un portable super grand, comme ça personne ne pourra le mettre dans sa poche, et ce sera encore PLUS tendance?").

Moi, j'aime bien les téléphones portables, mais seulement pour leur côté pratique. J'appelle les gens, j'envoie des SMS, et pour le reste j'ai un vrai PC, un vrai appareil photo, et un vrai écran. Parce que j'aime le confort et la qualité, et que j'aime pas mettre tous mes œufs dans le même panier. (surtout si c'est un panier avec une tendance à la combustion spontanée.)

Du coup, mon téléphone portable de la génération des tout petits portables ne me pose qu'un seul problème : c'est IMPOSSIBLE de le coincer entre mon oreille et mon épaule.

Et pouvoir coincer son téléphone entre son oreille et son épaule, pour moi c'est crucial. Parce que j'ai une mère qui m'appelle trois fois par semaine pendant une heure et demie, et que j'ai envie de pouvoir jouer à Left 4 Dead faire des trucs utiles en même temps.

Seulement, après, mon portable glisse, et j'ai un incident diplomatique sur les bras.

- Et sinon aujourd'hui j'étais au marché, j'ai croisé la marchande de fruits, tu te rappelles?
- Non.
- Tu te rappelles pas? Mais siiiii ! On allait tout le temps lui acheter des nectarines quand t'avais cinq ans! Tu te rappelles vraiment pas?
- Non.
- Enfin bref, elle m'a demandé ce que tu devenais, je lui ai dit que tu étais un génie et que tu allais changer la face du monde une fois que tu serais présidente de l'ONU, enfin les trucs habituels.
- An-han.
- Et puis alors je t'ai pris des légumes, parce que je te connais, si on te laisse toute seule, tu manges rien que des gâteaux, alors je me suis dit que j'allais te faire une soupe de légumes...
- Ah merde! Attends maman j'ai fait tomber le portable.
- ... parce que le week-end dernier j'ai trouvé que tu avais quand même grossi, et tu sais c'est pas parce que tu vas te marier qu'il faut déjà commencer à te laisser aller, d'ailleurs j'ai bien vu la couche de Nutella que tu as mise sur ce croissant l'autre jour, et...
- PUTAIN DE SA MÈRE LES ZOMBIES SONT PARTOUT! 
- Pardon?
- LE TANK ! LE TANK EST SUR MOI ET J'AI PLUS DE MUNITIONS! FLA! COUVRE-MOI! BALANCE UN MOLOTOV, FAIS QUELQUE CHOSE BORDEL!

Donc là, évidemment, c'est difficile à expliquer.


- Mais qu'est-ce que tu es en train de faire?
- ... mes devoirs?

mercredi 26 octobre 2011

la revue de presse



Donc je suis abonnée au Monde.

Pas au monde dans le sens de la planète (je suis déjà abonnée à la planète - on appelle ça l'Internet) mais au Monde dans le sens du journal.

J'ai pris l'abonnement parce que, depuis que je suis en relations internationales intergalactiques, je me suis rendue compte que, pour me tenir au courant de l'actualité, le Zapping ne suffit plus.

(Je le regarde quand même, sauf que maintenant, tous les jours, je dis "Ah je l'savais! C'était dans le Monde".)

(Sauf le dimanche. Tu veux pas non plus que je lise le Monde un dimanche quand même?)

Donc c'est cool, ça fait un an que je me nique les yeux à lire leur écriture minuscule, et je suis devenue une pro de l'origami à force de plier leurs pages gigantesques dans tous les sens pour pouvoir lire dans des endroits à espace réduits (le train, le tram, le bus, mon bureau, les toilettes de l'ITI-RI).

Bon, en vrai, je le lis pas tous les jours (par contre je fais leur sudokus du diable tous les jours, même ceux en mode Expert - avec une majuscule - sur lesquels je passe tout mon samedi et que je finis jamais). Et des fois, j'avoue, je lis pas les articles en entier.

- "La zone Euro sur l'autoroute de la récession". Ok, ben on va dire que j'ai compris.

Ok, j'avoue. Je zappe systématiquement les pages "Économie".

Sérieusement, tu connais pas ta douleur concernant les pages "Économie". Ils font rien qu'à parler de patrons qui partent à la retraite.

- "Le conseil d'administration de Groupama a évincé, lundi 24 octobre, le directeur général, Jean Azéma?" Ouah dis donc! Je sais pas si je vais pouvoir dormir cette nuit!

C'est bien la peine d'écrire une page A2 en caractères 6 pour ce genre de nouvelles. Nous en 2009 on a changé de directeur à l'Université de Strasbourg, et là, bizarrement, le Monde il est pas venu se la ramener. Et pourtant, c'était pareil que pour Groupama : tout le monde s'en foutait.

Mais le Monde, ils ont des dommages psychologiques à cause des changements de patrons, parce qu'ils ont changé le leur récemment. Maintenant, c'est un businessman pur et dur. Et ils font genre "non, je n'ai pas changé, et toi non plus tu n'as pas changé". Mais tu parles, on voit bien que c'est des conneries, nous, les lecteurs fidèles depuis quinze... mois.

En fait, la différence majeure, c'est qu'avant, je sentais pas que le Monde était un journal de riches hommes blancs quinquagénaires. Maintenant, si.

Avant, les pubs du Monde, ça se classait en trois catégories :

- les pubs pour des romans intellos (français), des films d'art et d'essai (français), ou des CD de jazz
- les pubs pour des émissions de France Inter, France Culture, France Info, France Musique
- les pubs pour le Monde lui-même (mise en abyme level 50!)

Maintenant, niveau pub, y'a à boire et à manger, dans le Monde. Et soudainement, j'ai l'impression que ce n'est plus un journal adapté à mon âge, mon sexe, ou mon niveau social.

Parce qu'avant, les livres ou les CD, je pouvais les acheter. Mais maintenant, la nouvelle BMW hybride break avec sièges chauffants et intérieur en ronce de noyer, tu penses que je peux me la payer? Tu penses que je vivrais à deux dans un trente mètres carrés si je pouvais me la payer, la nouvelle BMW hybride break avec sièges chauffants et intérieur en ronce de noyer? Hein? Connard.

(Au fait, les pubs ciblées "femme", c'est pas mieux. C'est des diamants Cartier ou rien, mâdâme.)

Le grand mystère, c'est que le Monde, c'est pas tellement cher, en fait. Ok, c'est 17 euros par mois, et si mes parents me payaient pas l'abonnement, je devrais sûrement arrêter d'acheter de la viande. Mais quand même, pour 17 euros par mois, ils t'arnaquent pas. T'as un pavé de 30 pages tous les jours, même le dimanche, et des suppléments thématiques quasiment tous les jours aussi. Donc finalement, c'est pas tellement cher.

Alors pourquoi? Pourquoi est-ce qu'ils partent du principe que tous leurs lecteurs sont des chefs d'entreprise?

Et attention, le journal en soi, c'est rien. Quand ils sortent l'artillerie lourde, c'est pour le Magazine.

Pour t'introduire la chose, le magazine du Monde, c'est un peu l'anti-LOL. C'est un pavé de 100 pages par semaine qui traite des sujets qui étaient trop longs pour seulement en faire deux pages par jour. (Du genre les élections en Tunisie, ou encore la crise de l'Euro, oh là là qu'est-ce qu'on se marre.) 

Donc en fait, ça renie entièrement la conception du magazine : un truc léger, pas prise de tête, avec plein de photos, et des interviews de stars.

La seule chose qui reste fidèle au concept du magazine, c'est les pubs. Sauf que là, encore une fois, c'est des pubs qui sont pas pour le commun des mortels. Je sais même pas pour qui elles sont, honnêtement. Je sais même pas s'il y a des gens sur cette terre qui ont assez d'argent à mettre dans les objets qu'ils essayent de te vendre.


Bon, déjà, tout est moche. Regarde-moi cette table de petit déjeuner, c'est affreux! C'est quoi cet horrible coquetier, tu l'as volé chez Baba Yaga? Et cette plaque de marbre, c'est sinistre!

Et d'abord, QUI utilise des plaques de marbre pour prendre son p'tit déj? Tu peux pas manger tes Cheerios devant ta télé, en tenant ton bol sous ton menton, comme tout le monde? Non, monsieur peut rien faire comme tout le monde.

Alors bon, toi t'es une personne normale, tu vois ces mochetés, tu te dis "Ouais, il les a trouvées à Casa, c'est déjà bien cher pour ce que c'est, ils vont encore réussir à te faire payer 15 Euros pour un coquetier qui en vaut 2."

Ah mais non! Non non non! Pour avoir l'ultime privilège de mettre la main sur ce coquetier repoussant, il faut débourser QUARANTE EUROS! Pour un COQUETIER!

(Sachant que moi, je mange des oeufs à la coque tous les huit mille ans, et que j'ai gardé mon coquetier en forme de Pinocchio que ma mère m'a offert quand j'avais cinq ans. Et pourquoi pas? Moi j'ai grandi, mes oeufs, non. Alors ce n'est que justice.)

En fait, avec le magazine du Monde, tu peux t'amuser à jouer au Juste Prix. Il faut faire la différence entre ce que toi tu payerais pour la chose et le vrai prix de la chose, et avec la différence, tu vois à quoi ça tient d'être cadre méga-supérieur (ou patron du FMI, ou dictateur de l'Angola, ou Bill Gates):

- Attention, prochain objet : un verre à eau avec son dessous de verre!
- Cinq euros?
- Non, perdu, c'était 100 euros!
- Ah merde, pas loin!

Donc, voilà, on a compris ce que c'est que d'être riche : tu possèdes les mêmes objets que les pauvres, mais tu les payes DEUX MILLE POUR CENT PLUS CHER parce que c'est designé par Karl Lagerfeld. (Ben moi, mes verres à eau, ils sont designés par un mec de chez Leclerc, et laisse-moi te dire qu'ils sont autrement plus funky.)

Donc en fait, le but de ce magazine, c'est de te faire acheter des choses moches et inutiles pour très très cher. C'est un sacré challenge. Surtout quand tu vois les objets qu'ils ont choisi.


Excuse-moi, pardon, qu'est-ce que c'est que ce truc? Un "distributeur de vin en verre soufflé"? Non, je ne crois pas, non.

C'est une bite en verre, mon vieux! Parfaitement, tu viens de payer 480 Euros pour décorer ton salon avec une bite en verre qui distribue du vin! Félicitations.

Et c'est pas beaucoup mieux du côté de chez mâdâme.

Oui, c'est un peu sexiste comme disposition : Monsieur boit du vin dans sa bite en verre tandis que Mâdâme se prépare pour la soirée dans son fauteuil en poils de yéti.

 

Bon, alors, plusieurs choses viennent à l'esprit ici :

Numéro 1 : Cette assiette à pois est la seule jolie chose que j'aie vue depuis le début du magazine, mais comme elle coûte 154 Euros PIÈCE, je pense que je vais m'abstenir, et plutôt payer 40% de mon loyer. En plus elle a pas l'air solide du tout, puisqu'elle est faite en "laque de farine" (QUOI??) et "poudre de bois raffinée vernie". Donc en fait, t'es en train de me dire que c'est une assiette en poudre. Comment ça marche, je la fabrique moi-même? Je verse de l'eau sur ma poudre à 154 Euros et je dois modeler moi-même mon assiette, c'est ça? (Connard de designer.)

Numéro 2 : Il n'y a pas de prix pour ce SUBLIME miroir en papier mâché. (Sérieusement, en papier mâché? Mais en fait tu me vends que de la merde!) A la place c'est écrit "sur commande". Je sais pas pourquoi, mais ça me fait peur.

Numéro 3 : Ils ont vraiment envie qu'on achète ce combiné rouge. 


Donc je suis abonnée au magazine du Monde.

Mais quelquefois, je regrette LOL.

dimanche 23 octobre 2011

 (moi aussi je veux une bibliothèque avec des sièges-escabeau!)

Donc, au cas où tu savais pas, je suis dans une situation estudiantine en ce moment.

Pour résumer, ça veut dire que j'ai plein de livres et pas un rond. En gros, c'est comme être un jeune dans la vie active, sauf que, dans mon appart, j'ai une déco d'étudiant :

- Des meubles récupérés chez papapa/mamama et à la déchetterie, voire dans la cave de mon immeuble (ouais, mais des chaises en plastiques à peine fendues! J'allais quand même pas les jeter!)
- Des posters de films qui sont sortis y'a cinq ans et que je décroche tous les ans quand je change d'appart. (Et du coup, chaque année, j'arrache un bout de coin, et mon poster rectangulaire est presque rond maintenant)
- De la vaisselle qu'on avait offerte en cadeau de mariage à ma mamie (le PREMIER mariage).
- TOUS les verres Mac Do.
- Un mini-frigo, un mini-four, deux plaques électriques, pas de congélateur.
- Deux matelas de l'armée par terre pour faire un lit, et une planche coincée entre le mur et le matelas pour faire une table de nuit.
- Et tout le reste c'est des trucs Ikéa.

Donc je suis en situation estudiantine pour la dernière année de ma vie (je dirais bien "j'espère" pour faire modeste, mais je suis une boss des études, alors je m'en fous).

Et comme études, j'ai choisi de faire de la communication internationale, pour amener la paix entre les peuples (ou bien pour gagner beaucoup d'argent en vendant des BMW à des vieux Suisses, j'ai pas encore tout à fait choisi).

Du coup, j'étudie à L'ITI-RI : l'institut des traducteurs, des interprètes, et des relations internationales (T'auras compris, je suis le RI de l'ITI-RI). Et j'étudie des trucs hyper cool, comme la communication interculturelle, comment monter un journal interne, comment faire le buzz sur Internet, comment utiliser Photoshop, ou encore quelle police il faut utiliser quand tu veux écrire un roman (tout est utile pour ma vie future! C'est formidable).

Et on a des vrais gens qui viennent nous parler, de la race des pas-profs pour estudiantins, mais de la race de "oh m'emmerdez pas j'ai un vrai travail moi, j'ai pas le temps de corriger votre travail, 14 pour tout le monde". C'est assez cool.

(En vrai c'est cool parce que c'est des professionnels, hein. Ils nous font quand même des contrôles continus. Les bâtards.)

Donc je suis super contente de ma formation et de mes études. Surtout parce que j'ai le pire point de comparaison de l'histoire de l'éducation supérieure. (Esprit de Marc Bloch, m'entends-tu?). Du coup, je me réjouis très souvent :

- Ca y est, on a vos plannings! Désolé hein, c'est que pour les deux semaines qui viennent.
- Quoi? On a l'emploi du temps DEUX SEMAINES en avance? C'est le paradis!

Tout me surprend, à l'ITI-RI.

D'abord, tous les jours je vais en cours, et les profs sont là. 

Sobres, et tout!

(Eh, j'étais au département d'études russes, moi, madame, c'était de la probabilité 50/50.)

Ils apportent leur matériel, ils nous font même des Powerpoint (c'est un genre de miracle de la technologie). La dernière fois y'en a un qui nous a donné des photocopies, j'ai failli m'évanouir. Même pas il nous a demandé de le payer dix centimes par personne! (oui, toujours les profs de russe)

Du coup je suis hyper contente tout le temps.

Le seul problème avec la formation, c'est le bâtiment.

C'est un peu comme si l'architecte avait décidé de faire, non pas un thème "Le Pangloss, rencontre des cultures", mais plutôt "Le Pangloss, invention du Malin".

Le pire, c'est qu'on est pas les seuls à en souffrir, nous les futurs interprètes, traducteurs, relations internationaleurs. Y'a aussi plein de jeunes Chinois qui souffrent à l'étage au-dessus de nous, l'étage où les gens apprennent à parler français. 

(Y'a pas que des Chinois, y'a aussi des Américains. Je le sais parce que je les entends parler dans les couloirs et c'est dur de se méprendre. Déjà parce qu'il se hurlent dessus genre OH J'SUIS AMERICAIN LA T'AS COMPRIS OU PAS? mais aussi parce qu'ils parlent comme s'ils avaient avalé un bocal d'allergènes : là là là mon nez est complètement bouché, c'est pas grave je vais parler à travers quand même. Et aussi, bien sûr, pour CA.)

Mais je fais fi des différences culturelles (même quand les Chinois reniflent devant ma face et que j'ai juste envie de leur catapulter des mouchoirs à la tête avec une petite catapulte que je construirais à cet effet), parce qu'on est tous dans le même bateau. Le bateau du Pangloss invention du Malin.

J'te dis pas l'image de la France qu'ils doivent se taper, les Chinois. Ça va leur donner encore plus de raisons de nous acheter notre triple A. (Je dis des trucs d'économie, comme ça, dans le texte, ça me donne l'air intelligent. En vrai, triple A, pour moi, c'est les piles des télécommandes.)

Bon, déjà, l'aspect de la chose :


Donc voilà, déjà l'architecte, on sent que sa vie n'allait pas trop sur les chapeaux de roues. Peut-être que sa femme venait de le quitter, peut-être qu'il avait sombré dans l'alcool. Quoi qu'il en soit, il a dû se passer quelque chose d'horrible dans sa vie pour qu'il pense ça :

- Hmm, je dois faire un bâtiment pour éduquer les futurs représentants de la France à l'international. Je sais! Je vais faire un énorme bloc de béton, je vais ni l'isoler, ni même le peindre, comme ça on se caillera toujours les miches à l'intérieur. Par contre je vais rajouter un bout de faux bois pour faire naturel. Mais pas de fenêtres, non non non. Juste des tout petits soupiraux, pour que les étudiants voient jamais jamais la lumière du jour. Et pour être bien sûr qu'ils voient pas la lumière, je vais mettre une énorme grille devant les fenêtres. Comme ça ils peuvent ni s'échapper, ni se suicider, ni voir la lumière. Ils peuvent juste déprimer dans leurs salles noires. 

Oui, parce qu'en plus, il a décidé de peindre toutes les salles en noir. Avec des portes rouges. (C'est bien, ça fait jeune, ça fait gothique.)

Après, pour l'agencement intérieur, il s'est encore plus surpassé:

- Je sais ! Je vais faire un énorme hall de 90 mètres carrés, qui va résonner en permanence sur le béton et être plein de courants d'air! Et puis comme je veux un grand grand hall, on va l'étendre sur le rez-de-chaussée ET le premier étage!
- Et les salles de cours?
- Ben on en fera des minuscules. Tant pis, ils ont qu'à se tasser, je m'en fous, je veux mon hall, j'ai une vision.

On apprécie énormément cette vision, aujourd'hui. Quand on doit se tasser dans une salle alors qu'on est treize élèves. Plus le prof, ça veut dire qu'on a des salles qui sont tout juste assez grandes pour QUATORZE personnes. Mais on a un hall de quatre mille mètres cubes, c'est trop super.

Mais attention, quand je dis que c'est un hall, c'est vraiment un hall. Y'a RIEN dedans. Y'a des chaises le long des vitres, le long du mur d'en face, à huit kilomètres de distance, y'a les portes des salles de classe, et entre, c'est un abîme de rien.

Le mieux, c'est qu'on a quand même eu le droit d'annexer dix mètres carrés de hall pour faire (tam tam) une CAFETERIA.

Attention, définition de la cafétéria : cinq tables, deux machines à café, une machine à Snickers. Et ÉVIDEMMENT tout le monde s'agglutine là-dedans, vu que personne veut aller se cailler le cul dans le hall de huit millions de mètres carrés où y'a même pas de chocolat chaud.

J'ai un peu l'impression qu'on se fout de notre gueule.

- Bonjour, bienvenue à l'ITI-RI, veuillez payer un rein en dix versements s'il vous plaît.
- Et sinon, on peut avoir un micro-ondes dans la cafétéria?
- Hum, laissez-moi faire semblant de prendre le temps d'y réfléchir. Non.

Mais tout ça, c'est rien à côté de : l'amphi de la mort.

C'est un amphi qui souffle de l'air froid perpétuellement. Donc, par exemple, quand il fait 20 degrés dehors, je viens en cours en T-Shirt, j'entre dans le bâtiment, je mets un pull (si si!) et je rentre dans l'amphi. Et quand il fait -10 degrés dehors... ON SE LES PÈLE SA MÈRE. (En fait, à peu près toute l'année, on se les pèle sa mère.)

Alors que dans le reste du bâtiment, ouh là là, on a le système de chauffage le plus sophistiqué du monde!

Sérieusement, l'ingénieur qui a conçu cette chose mériterait d'être emprisonné dans son propre système de ventilation. 

Parce que le chauffage, il marche avec un thermostat qui envoie de l'air chaud quand il décide qu'il fait froid dans la pièce. Sauf que le thermostat, c'est UN PUTAIN DE ROBOT QUI N'A JAMAIS FROID!

Sérieusement, on est dans un bâtiment en béton pas isolé du tout, avec des fenêtres sans joints. Et le thermostat, il a jamais froid!

- Non non, il fait cinq degrés dans la pièce et vous êtes assis depuis deux heures, mais c'est pas la peine d'envoyer de l'air chaud. Quand vous pliez vos doigts engourdis pour faire revenir un peu de sensation dedans, est-ce que vos larmes de douleur gèlent sur votre visage? Non? Eh ben alors!

Bon, heureusement, il existe la parade du mouchoir mouillé. 

C'est un peu un mystère de l'univers, comme l'existence de Dieu, ou bien pourquoi est-ce que c'est impossible de déplacer un mec bourré. Mais quand on met un mouchoir mouillé sur le thermostat, d'un coup, il a froid. C'est un peu sa kryptonite. (Et nous on est contents, on a du chauffage.)

Donc, tout ça pour résumer : l'ITI-RI : super études, bâtiment pourri. 

Soyez gentils, faites un effort. 

Au moins faites sortir les Chinois.

lundi 17 octobre 2011

brève littéraire


Aujourd'hui c'était la bourse aux livres à la fac, alors j'ai acheté deux livres en allemand, parce que je suis tellement désespérée de la vie en allemand que je veux progresser à tout prix, quitte à gâcher même le temps de loisirs qu'il me reste.

Donc j'ai acheté mon livre préféré de quand j'étais petite, qui s'appelle "Momo" et que j'ai lu environ huit mille fois. (Sauf que je le lisais en français, hein. A l'époque je ne me forçais pas à lire chaque livre au monde dans sa version originale. On voit bien où ça a mené.) C'est un roman-conte sur les dangers du capitalisme et la valeur immense du temps pour soi. (Parce que mes parents étaient des hippies et qu'ils pensaient que j'allais devenir quelqu'un qui a du temps pour elle. Là encore, on voit bien où ça a mené.) 

Du coup je sais pas, peut-être que je vais le relire en allemand, que tout m'apparaîtra plus clairement, que je prendrai conscience que la seule chose qui compte dans la vie c'est d'être heureux, et que j'irai vivre dans un chalet dans les Vosges pour échapper aux monsieurs tout gris qui volent le temps des honnêtes gens. (Les monsieurs en gris, dans le livre, c'est la métaphore de la machine capitaliste mûe par la bourgeoisie et qui étouffe les travailleurs dans la fièvre et le sang.)

(Ah mais quand j'ai dit que c'était un livre coco, c'est pas un livre coco de tapette, hein.)

Voilà, je vous tiendrai au courant.

Sinon j'ai aussi acheté un polar. J'aime pas les polars, mais comme c'est en allemand, je suis un peu obligée de choisir des trucs simples, si je veux avoir la moindre chance de comprendre ce qui se passe. 

Et les polars, c'est facile : quelqu'un est mort, qui ça peut bien être, peut-être que c'est ce mec-là, ah en fait non c'était lui, oh mon dieu il essaye de me tuer je l'avais trop pas vu venir, heureusement mon fidèle équipier le tue d'une balle dans le cœur, maintenant les jeunes filles peuvent à nouveau sortir dans les bars sans crainte, fin.

(Et puis ce polar, il se passe près de chez moi, c'est assez cool. Genre les flics ils enquêtent à Bad-Krotzingen, c'est là que je vais faire des hammams avec les vieilles allemandes, je me sens hyper VIP.)

Seulement, pour que je commence à lire ces bouquins, il faudrait d'abord que j'en finisse avec Game of Thrones, et crois-moi ma p'tite dame c'est pas gagné.

Autant le tome 3 était tellement génial et hallucinant que je devais carrément marquer des pauses dans ma lecture juste pour dire : "NAN LE TRUC DE FOOOUUUU!", autant le tome 4, on sent qu'il y avait moins d'idées.

Je sais pas si t'as remarqué, dans chaque saga, il y a un tome qui sert à presque rien. En fait, il sert à développer des personnages qui vont devenir importants plus tard, ou à amorcer des changements dans l'intrigue. Donc, du point de vue de la saga, ils sont importants. Mais quand tu les lis, tu te fais chier. Parce qu'il se passe rien.

Par exemple, dans Harry Potter, c'est "l'Ordre du Phénix". T'apprends qu'il existe l'Ordre du Phénix, c'est super important pour la suite, et d'accord, y'a de l'action à la toute fin et Sirius meurt, c'est super triste. Sauf que, dans les 500 pages qui restent, t'as ça :

- Ouh ouh je suis une méchante méchante prof, je vais tous vous torturer et ça sera bien fait pour vous!

Ou encore :

- Haan faut qu'on passe nos exams, trop relou, t'as révisé pour l'examen de potions? Je sens que je vais trop me faire sacquer, p'tain, sa mère.

Et surtout :

- Personne ne me comprend! Je suis un adolescent torturé! Je hais tous les adultes! Je vais me rebeller contre n'importe quelle figure incarnant l'autorité, et vous allez voir ce que vous allez voir! Je vais... je vais... je vais me balader la nuit avec ma cape invisible, et pan! Anarchy in the UK!

Ou bien, dans le Seigneur des Anneaux, c'est les 100 premières pages (sur la Comté, son histoire, sa vie, son œuvre) qui servent à rien :

- Mon dieu! Les Sacquet de Besace arrivent à la fête de Bilbo sans être invités! La tension est à son comble!

(Eh ben j'peux te dire que si j'avais pas été au courant qu'ensuite y'aurait des elfes, des orques, des Balrogs et des araignées géantes, j'aurais jeté l'éponge direct.)

Eh ben, pour Game of Thrones, c'est le tome 4 qui sert à rien.

Déjà, l'auteur a décidé de diviser l'action entre le tome 4 et le tome 5, parce qu'il a rajouté trop de nouveaux personnages, et qu'il avait pas envie de revenir à chaque personnage toutes les 300 pages. Soit. 

Mais alors fallait pas mettre tous les bons personnages dans le tome 5!

Sérieusement, qu'est-ce que j'en ai à foutre que tu me racontes vingt-cinq pages sur le ministre des Finances à King's Landing, et comment il faut restructurer la flotte royale et ouvrir les marchés parce que c'est la famine, et que oh là là le sous-ministre a une pneumonie, et il tousse des caillots de sang dans son mouchoir.

Mais qu'il CRÈVE le sous-ministre! Qu'il crache du sang jusqu'à ce que ça lui sorte par tous les trous, le sous-ministre! 

Comme ça tu pourras enfin laisser de côté l'administration des sept royaumes, et tu pourras me parler des Stark! Connard d'écrivain! Pourquoi tu as fais exprès que je m'attache à eux, si ensuite c'est pour refuser de me raconter ce qu'il leur arrive?

- La la la, j'entends rien, peut-être que tous les enfants Stark sont en train de mourir, là là là. A la place on va aller voir ce qui se trame du côté des maîtres de la citadelle. 
- Il se passe rien du tout. 
- C'est pas grave, on va rester un peu ici, au cas où il se passerait quelque chose.

George, j'ai un flash info pour toi : ça fait 400 pages. Il se passe toujours rien. Et tu commences vraiment à me chauffer les oreilles avec tes huit mille nouveaux personnages sortis de nulle part. (Hop, l'annuaire des sept royaumes, pif paf pouf ce-se-ra-toi-mon-nou-veau-per-son-nage!)

Je te souhaiterais bien la mort, mais vu qu'il te reste encore deux tomes à écrire, je vais rien dire. Ménage-toi bien, surtout. Bois de la tisane. Et écris ce qui arrive aux enfants Stark d'abord. Juste pour pas prendre de risques. (Tu te fais vieux quand même.)

vendredi 14 octobre 2011

Fais-moi LOLer



Précédemment, sur le blog (previously, on "Tindomerel"):

Donc j'étais chez le coiffeur, et la dame qui s'occupait de mes cheveux m'a tendu un magazine pour patienter pendant que mon baume-soin-beurre de karité-revitalisation posait.

Mais ce magazine, il était tellement ouf de la mort que je suis obligée de faire un article séparé dessus. Idée brillante qui m'a quand même menée à ACHETER la chose, histoire de pouvoir carrément citer des bouts d'articles, au cas où tu ne me croirais pas. Mais honnêtement, je t'en voudrais pas, c'est super dur à croire. (Et vu le potentiel d'écriture satirique qu'il contient, ce magazine, c'était 1 euro 90 que je ne regretterai jamais.)

Bon, déjà, rien que le titre.

Attention, t'es prêt à craquer ton slip? 

Le magazine s'appelle LOL.

LOL!

Ça veut dire qu'un jour, un rédacteur en chef a dit à son équipe :

- Écoutez bien, les p'tits gars...

(Oui, dans ma tête, tous les rédacteurs en chef parlent comme John Jonah Jameson Junior)

- Écoutez bien, les p'tits gars, je viens d'avoir une idée de génie. On va faire un magazine basé uniquement sur des rumeurs inventées de toutes pièces, avec des photos "Choc" entourées en rouge, et cinquante fautes de grammaire et de ponctuation par article. (C'est parce que j'ai la flemme d'engager des vrais journalistes, alors à la place, j'ai pris le mec qui fait les sous-titrages pour Endemol : "Entre Jessica et, Christian rien, ne vas plus!!??!!!!", c'est bien, c'est accrocheur, j'aime cette avalanche de ponctuations). Seulement, il faut trouver un titre qui fasse jeune, cool, branché. Mais, en même temps, un truc simple, vu que nos lecteurs-cible ont entre 15 et 20 ans d'âge, et le même score en Q.I.
- Chef chef j'ai trouvé! On va l'appeler "LOL"!
- Excellent, Parker! Comme ça, on est bien sûr de ne jamais être pris au sérieux! Vous êtes un bon gars. Épousez ma fille.

Donc voilà, le magazine annonce la couleur tout de suite : à chaque "exclu" que tu lis, t'as envie de dire "LOL".

Je plaisante pas : voilà la couverture du magazine.


Donc, au cas où t'aurais pas compris le principe du "on dit plein de ragots inventés juste pour faire vendre", je crois que les titres du magazine l'expliquent mieux que je ne pourrais jamais le faire. D'ailleurs, il y a beaucoup de passages qui laissent un peu sans voix. Mais je vais faire de mon mieux pour décrypter tout ça.

Bon, tout d'abord, en tant qu'étudiante en communication, laisse-moi te dire que ces gens, on dirait des incapables ("LOL", quoi!) mais, niveau marketing, ils gèrent des fougères.

Exemple : comme tu l'as vu sur la couverture, y'a une des titres qui dit "Justin Bieber bientôt papa!". Ok, c'est cool, je savais pas qu'il était en âge de connaître les choses de la vie, mais après tout on apprend vite dans ce milieu. (Regarde Lil Bow Wow, à 12 ans il faisait des clips avec des putes.)

Mais ensuite, quand tu regardes l'article correspondant, magie! Le titre est maintenant devenu : "Justin Bieber bientôt papa?". Avoue, ça change déjà pas mal de trucs.

Et là, tu te dis "Ouais bon, classique, sa copine a mangé des fraises et ça y est, tout le monde s'affole". Mais en fait, il leur en faut encore moins que ça, aux gens de chez LOL ! Té-ma ça si c'est pas abusé :


- Hé, lectrice de 12 à 15 ans! T'as vu comme on t'a bien pris pour une conne! Voilà 1 euro 90 que tu ne reverras jamais de ta vie! Et moi? Moi ça va, je vais m'acheter un deuxième yacht.

(En même temps, elle l'a peut-être un peu cherché, la lectrice de 12 à 15 ans. Regarde sa tête de con, à Justin Bieber. On dirait un mélange entre Draco Malefoy et Joffrey Baratheon.)

Donc, on l'a compris, LOL fait son beurre en grande partie sur des rumeurs infondées. Le reste du beurre, il vient d'une critique acerbe et constante d'absolument n'importe qui. 

En vrac :
  • Eva Longoria : "qui va presque finir par devenir un cougar à force de prendre des amants plus jeunes qu'elle (Zac Efron serait aussi passé dans ses filets)" (Bon, je commence soft)
  • Loana (qui a décidé de reprendre sa vie en main) "Un bon point pour elle, surtout pour le régime vu comme sa dernière apparition a été choquante : nous avions sur les photos une Loana méconnaissable, bouffie, qui avait doublé de volume!" (Attends, c'est rien)
  •  Jennifer Lopez : "Pour elle, un homme est comme un vêtement. Une fois qu'il ne lui convient plus... hop, à la poubelle! (...) Mais à 42 ans, la latina ferit mieux de se montrer moins difficile! Ses atouts physiques ne suffiront bientôt plus à attirer les hommes... et alors, qui se plaindra d'être toute seule?" (ouais, là, ça commence à être bien méchant)
Et alors, ceux qui s'en prennent le plus dans la poire, c'est les candidats de Secret Story (qui l'ont peut-être un peu cherché aussi, parce que bon, pourquoi faire ce genre d'émission si c'est pas pour qu'on raconte des horreurs sur toi?) Là, je pense qu'une image vaut mille mots.




"On ne va pas pouvoir, il y a poney"??! Sérieusement, QUI a été payé pour écrire des trucs pareils? C'est à peu près aussi drôle et incisif que l'écriture des blogueuses beauty-mode :

- Aujourd'hui, j'ai essayé la crème de jour Lancôme aux extraits de racine de baobab. J'en avais bien besoin, ma peau était tellement sèche que j'aurais pu faire un peeling à la pierre ponce dessus! Ha ha ha! Alors que tout le monde sait que la pierre ponce c'est seulement pour les pieds! Ha ha!


Donc, t'as bien compris, dans LOL, tout le monde en prend pour son grade. Tout le monde, SAUF Angelina Jolie. Angelina Jolie est absolument hors limites. Ils font même des articles entièrement à sa gloire, où ils t'expliquent que les "autres journalistes" (genre toi t'es un journaliste, JE ME GAUSSE) sont qu'un gros ramassis de mauvaises langues quand ils disent que "Angie" (genre c'est ta bestah) a eu recours à la chirurgie esthétique, parce que c'est faux et archi-faux et qu'elle est naturellement sublime et gracieuse. 

Alors au début j'ai pas trop compris, je me suis dit "elle a des actions dans le magazine, c'est pas possible". Sauf qu'ensuite j'ai compris que ce n'était que le début de l'article, et que dans le reste, l'auteur lui souhaitait quand même qu'elle vieillisse avant l'heure, qu'elle devienne grosse, qu'elle perde tous ses cheveux, et que sa peau se fripe comme une vieille pomme. Parce que, d'abord, c'est trop injuste que la nature la gâte à ce point, et puis en plus elle a Brad Pitt, alors hein, qu'elle meure dans d'atroces souffrances. Ça me gêne pas du tout d'écrire ça dans un journal. J'ai pas du tout de problèmes d'équilibre mental.

Parlons-en, des problèmes psychologiques de la rédaction. J'ai comme l'impression qu'il y a du dédoublement de personnalité dans l'air. Parce que, d'un article à l'autre, la ligne éditoriale bascule. On dirait une sorte de grande loterie dans laquelle ils piochent leur avis pour chaque article, et c'est à chaque fois un truc différent.

Exemple : deux articles sur Lady Gaga (on est gâtés, dis donc.) Dans le premier, on nous explique qu'elle a trouvé l'amour avec un acteur, et on nous dit ça :


Donc voilà, ton de l'article assez amical, c'est "notre" petite Gaga à nous, elle est bien mignonne, on est contents pour elle, elle l'avait bien mérité.

Dix pages plus loin, deuxième article, où l'on t'apprend que Lady Gaga n'est rien d'autre qu'une grosse plagiaire qui n'a jamais rien inventé et qui se contente de (mal) copier Madonna. Et en plus, elle la traque sans relâche, elle la suit dans la rue, et on pense qu'elle est à ça de la John-Lennoniser :


"S'agirait-il d'un complexe profond?" ATTENTION, ALERTE ROUGE ! LOL FAIT DE LA PSYCHANALYSE ! Sans dec, c'est un peu l'hôpital qui se fout de la charité et tire sur l'ambulance.

Et ce n'est pas tout! 

Extrait d'un article sur "l'anorexie" de Megan Fox :


Oh là là, c'est vraiment horrible, l'anorexie! Heureusement que LOL est un magazine sérieux, qui dénonce ce genre de pratiques! Heureusement que LOL est un magazine qui se soucie avant tout du bien-être mental et de la beauté intérieure de nos jeunes filles en fleur!

Oui, ça pourrait être crédible. Si t'avais pas passé les quarante-et-une pages d'avant à traiter toutes les "stars" qui faisaient un 40 de gros boudins!


Le mot d'ordre chez LOL : la CON-STANCE !

Même l'horoscope part dans tous les sens, c'est dire :


Donc, résumons : les Béliers doivent s'arrêter de boire (et encore, vous avez pas vu les autres : les Taureaux doivent faire un régime - oui, tous les natifs du Taureau, même les Taureaux anorexiques, allez, ça vous fera pas de mal), mais par contre, les Balances doivent SE METTRE à boire.

Que des bons conseils. Moi, étant Vierge, je dois "regarder une comédie sentimentale en DVD, histoire de vous persuader que tout peut s'arranger". C'est cool. J'espère que la corde pour se pendre est fournie en cadeau.

(Ah, et puis : un DVD? Tu vis à l'âge de pierre ou quoi?)

Donc, pour résumer : LOL est un magazine de psychopathes, destiné à un public qui, on l'espère, n'est pas émotionnellement instable, mais qui par contre a l'air d'être super con. Pour preuve, dans la page "Jeux", on trouve un Sudoku avec LA MOITIE des cases remplies, et un "Quiz people" où TOUTES les réponses se trouvent dans le magazine :


Pour finir, vous voulez le pire jeu de mots de l'histoire des mauvais jeux de mots? (Bien sûr que vous le voulez).


LOL !

mercredi 12 octobre 2011

Et ta soeur, elle est chez le coiffeur?


Et sinon aujourd'hui j'étais chez le coiffeur.

(Mais comme on est pas dans un blog mode, je vais pas te mettre une photo de ma tête, parce que je suis sûre qu'on s'en fout tous les deux.)

(Oui je parle comme si j'avais qu'un seul lecteur. C'est plus intime. Ça faire genre je suis Pascale Clark sur Canal + et toi t'es la célébrité.)

Donc j'avais besoin de me faire couper les cheveux, parce qu'ils faisaient des fourches et des boucles, et des nœuds de cravate aussi, pour ce que j'ai pu en juger. (Ou alors je m'entraîne à vivre sur un catamaran pendant mon sommeil, et je tisse mes cheveux en forme de nœuds marins. C'est la seule autre explication.)

Seulement, je connais pas de coiffeurs à Strasbourg. Avant, j'allais chez le coiffeur de ma mère, à Colmar, parce que à une époque bénie des dieux, elle me payait le coiffeur quand elle estimait que ça devenait trop horrible de me regarder en face dès le point du jour.

Seulement, la dernière fois que j'y suis allée, elle m'a pas payé le coiffeur. Et du coup, c'est la première fois que j'ai fait attention au prix.

- Alooors, un shampooing-coupe-brushing... 39 Euros s'il vous plaît.

C'était un peu comme de se prendre un coup de poing dans la glotte.

- Mais vous faites pas la réduction étudiante??! Pitié!

Implorai-je en dernier recours.

- Mais mademoiselle, C'EST la réduction étudiante!

Du coup, je suis allée chercher un nouveau coiffeur. Mais je suis partisane du moindre effort (et surtout de chaque minute gagnée que je vais pouvoir passer à faire de l’allemand en sanglotant « ma vie est trop moche », parce que ça fait dix ans que j’en fais et que je ne sais toujours pas décliner au datif). Et aussi, je ne suis pas difficile au niveau capillaire : du moment qu’on me laisse assez de longueur pour caler mes cheveux derrière mes oreilles quand je suis penchée sur mes études (en sanglotant, tu suis ?), et, surtout, du moment qu’on n’effile rien du tout. L’effilation est proscrite sur ma personne. A jamais.

(Vision d’horreur !)

Du coup, j’ai cherché un truc sur le campus et pas cher. J’avais le choix entre Self’Coif et Tchip (rien que le nom, quoi). Mais j’avais un très mauvais souvenir de Self’Coif, puisque la seule fois où j’y suis allée, je me suis effectivement retrouvée à tout faire moi-même : même ma coupe, je l’ai faite toute seule, chez moi, puisque la coiffeuse m’a coupé un-demi millimètre en trois secondes chrono, et m’a dit « Voilà, ça fera douze Euros, merci bien, les sèche-cheveux sont par là, au revoir ».

Donc je suis quand même allée chez Tchip. Ce nom, quoi. Je te jure, je m’en remets pas. Je pense leur demander si je peux pas faire un stage chez eux. (Intitulé de l’objet : « Bonjour, de toute évidence vous avez besoin de revoir votre plan com du début à la fin, vous voulez pas m’embaucher pour qu’on en fasse quelque chose de potable ? »)

Oui, car, contre toute attente, Tchip, c’est chouette. C’est pas cher et la coiffeuse a fait tout ce que je voulais. On dirait pas, comme ça, mais c’est pas si simple à trouver.

Flash-back 2007: 

 - Donc vraiment très simple, un carré structuré, juste pas trop court.
-         - Mouais. C’est un peu trop classique. J’ai bien envie de vous effiler tout ça.
-         - Nan mais j’ai pas très envie, en fait.
-         - Allez si, on effile. C’est bien, ça fait jeune, ça fait tendance.

Ca fait tendance PETASSE, c’est ça ! (C’est là que j’ai appris qu’il faut se méfier des coiffeuses qui possèdent le combo suivant : masticage de bubble-gum rose, fringues de chez Miss Coquines, maquillage bleu fluo.) (Et là, on se dit que j’aurais dû voir arriver la catastrophe.)

Par contre, l'inconvénient de se faire coiffer chez Tchip, c'est qu'ils prennent pas les rendez-vous. Donc j'avais une heure à attendre, et j'en ai profité pour lire mon bouquin sur l'interculturalité. 

Sauf que, quand la nana m'a emmené au lavabo pour me laver les cheveux et me mettre un soin, de livre, j'en avais nenni, puisqu'il était resté posé sur la table (avec mes lunettes, combo gagnant). Donc, pour les 5 minutes de pose de mon baume cheveux, la coiffeuse m'a proposé un magazine, et j'ai dit oui.

Sauf que l'objet qu'elle m'a tendu, c'était bien plus qu'un magazine. C'était l'entrée dans un monde parallèle.

Et comme je fais des études de communication/marketing (et aussi parce que c'est l'heure d'aller chez mon kiné me faire étirer le genou), je vais te faire un bon vieux cliffhanger à la sauce "séries américaines", et je vais te dire :
 
La suite dans le prochain article...

vendredi 7 octobre 2011

Les jeunes, ça craint. Les vieux, c'est mieux.


L'autre jour je regardais le Zapping, et je me suis dit : on est con quand on est jeune.

C'était une histoire avec des lycéens qui avaient fait grève et cassé des poubelles, parce qu'ils avaient entendu une rumeur sur Facebook comme quoi le gouvernement allait supprimer un mois de vacances scolaires.

Du coup ils interviewaient les jeunes, en leur demandant pourquoi ils avaient fait n'imp. Et les gamins répondaient :

- Ouais mais enfin j'veux dire-an, c'est quand même super grave, j'veux dire c'est vraiment dégueulasse de la part de Sarkozy, enfin c'est nos vacances quoi merde! Merde quoi! Je secoue ma frange en signe d'indignation!

J'en étais bouche bée.

- Ouais enfin d'façon les politiques c'est tous des pourris, ils pensent rien qu'à faire des économies sur les dos des gens. Là ils nous font travailler, mais j'veux dire on est pas des esclaves, on a droit à des vacances! Le lycée c'est super fatigant! On doit passer le Bac quand même! Enfin bon moi j'suis en première. Mais je dois passer mon Bac de français, c'est super fatigant! Je dois écrire toute une dissertation, vous vous rendez pas compte! Quatre heures de ma vie que je ne reverrai jamais! J'aurais pu les passer à jouer à Pro Evolution Soccer!

Ouais, c'est sûr, elle est trop horrible ta vie, petit Première S. Une année pour apprendre à faire une dissertation, t'as bien mérité deux mois pour t'en remettre. (Surtout que, dans 50% des cas, ils choisissent le sujet d'invention! Les p'tits cons!)

Donc je me suis dit : on est bête quand on est jeune, à croire n'importe quel truc qu'on voit sur Facebook, à manifester avec violence dès que ça touche ta petite vie, mais à en avoir rien à faire du reste (mais ensuite ils portent des T-Shirts Che Guevara et ils pensent que ça leur fabrique une conscience politique).

Et là, j'ai pensé : heureusement que moi, quand j'étais jeune, j'étais pas con comme ça, hein. Heureusement que j'étais mature, posée, et que j'avais une vision saine et réaliste du monde qui m'entoure.

Et ensuite, j'ai fait un truc que j'aurais jamais dû faire.

Je suis allée lire les archives de mon Skyblog.

Et là, je suis en plein questionnement : comment j'ai pu avoir des amis à l'époque? Comment ma famille a pu me supporter? Comment, mais comment, mais pourquoi? 

Quand j'étais petite ils m'ont fait passer un test de QI, et il était tellement élevé que les gens du test ont voulu m'emmener avec eux à Nice pour m'élever dans une école pour génies sociopathes. J'étais en avance sur toute ma classe jusqu'à la Seconde et je scorais des 20/20 à toutes les matières (bon, sauf en sport, quoi). Alors comment? Comment j'ai pu être aussi débile?

Je faisais exactement tous les trucs des jeunes de la télé. Je dénigrais ma famille :

- Nan mais ils sont tellement CONFORMISTES-an, j'en peux plus, vivement que je mette les voiles à Strasbourg!

J'avais des problèmes terribles dans la vie :

- Nan mais ENCORE un bas blanc quoi-an! Putain c'est bon en a déjà eu deux cette année! Font chier! J'ai pas que ça à faire de réviser, moi! Je dois aller faire du roller avec Carole et parler de comment sera notre vie quand on aura épousé les acteurs du Seigneur des Anneaux!

Sérieux, j'exagère même pas. Preuve à l'appui :

Et bien sûr la tête du matin, c'est toujours le signe avant-coureur d'une journée de merde.

Alors pendant le reste de la journée tu vas te farcir les théories à la con de ta prof d'allemand (les contes de fées, y'a que ça de vrai pour mettre du plomb dans la cervelle de ces jeunes), les expressions ampoulées de ta prof de français et ton cours de géographie où la prof gueule une demi-heure parce que la moitié de la classe n'a pas rendu son schéma (toi tu l'as rendu mais tu te fais quand même piétiner).

Il pleut dehors, tu te fais tremper en allant en cours et tu restes deux heures et demie avec le jean mouillé qui colle aux cuisses et le nez qui coule bien qu'il fasse 15 degrés.

En rentrant chez toi après cette dure journée, un camion t'asperge de boue, tu dérapes sur le trottoir, tu te casses la gueule et tes clés en profitent pour s'échapper dans le caniveau... Et au moment où t'as juste envie de t'assoir sur le bord du trottoir et de pleurer, voilà que passe un
super-canon (qui, lui, a un parapluie et marche loin de la route) et il te jette un regard qui te donne envie de te jeter sous un bus....

Eh oui, c'est une vraie journée de merde ça...et le pire c'est que tout est véridique (je vous dit pas comme j'ai galéré pour récupérer mes clés)

Mais heureusement, après une journée de ce genre, il reste toujours le remède infaillible...
DODO !!! (non, pas comme l'oiseau dans l'age de glace "un dodo n'a jamais froid", spéciale dédicace à ma grande ouce, le vrai dodo qui réconforte tellement qu'on a envie de ne plus se réveiller jusqu'à l'été prochain) 


 "Est-il plus noble pour une âme de souffrir les flèches et les pierres d'une fortune affreuse ou de s'armer contre une mer bouleversée, et d'y faire face, et d'y mettre une fin?" Hamlet, Shakespeare

Je te jure, en lisant cette article, j'ai envie de remonter le temps, d'aller trouver la moi de 16 ans, et de lui dire "Mais ta gueule! Tu sais rien de la vie! C'est pas du tout une journée de merde ça!" 

(Et sérieux, c'est quoi cette citation en bleu ciel pour finir l'article, genre j'ai tout compris à la vie? Ça parle pas du sommeil, Charlotte de 16 ans, ça parle du SUICIDE. Retire ça d'ici tout de suite et va ranger ta chambre.)

Je te jure, ça me déprime. Avec les années, j'avais une super vision de moi-même ado. 

C'est dur d'affronter le fait que je recopiais des poèmes de Verlaine sur mon blog en disant:

- Nan mais je m'y retrouve COMPLETEMENT-an. 

Ou que j'écrivais des articles de rebelle sur la religion : 

- Que des conneries, de toute façon moi j'ai envie d'aller en enfer, et tant pis si ça vous choque d'abord !

Ou encore des articles culculs sur mes meilleures copines de toute la vie, dont le lyrisme n'aurait pas déparé "envoie POEM au 81212" :

- Les vrais amis, c'est ceux qui, même si on les connaît que depuis quelques mois, on a l'impression de les connaître depuis toujours... 

 (J'avais rajouté les points de suspension pour faire profond et mystérieux.)

Et j'avais un T-Shirt Che Guevara.

J'AVAIS UN T-SHIRT CHE GUEVARA!

(Et un T-Shirt Bob Marley. Tuez-moi maintenant.)