vendredi 23 décembre 2011

Comment elle est trop dure ma vie.



Hé, tu te souviens de la fois où j'étais chez Tchip, la chaîne au nom horrible, et où j'avais dit que c'était pas mal en fait?


Eh ben, je retire tout ce que j'ai dit.


Depuis hier, je me regarde dans le miroir en faisant pourquoi, mais pourquoiiiii, et c'est la faute de Tchip. 


(Tandis que la dernière fois je me regardais dans le miroir en faisant ouh, ah, comme je suis belle, et là, c'était grâce à Tchip. On a un peu une relation amour-haine. Si Tchip était un être humain, on serait Ross et Rachel.)


En fait, j'arrête pas de me répéter que mes cheveux étaient même pas si horribles, avant. D'habitude je vais chez le coiffeur tous les six mois, là ça faisait juste deux mois. Mais bon, c'est pas cher, et j'avais des fourches, et je voulais être jolie pour Noël et Nouvel An.


Ah ben bravo, super, je vais devoir photoshopper des cheveux sur toutes mes photos du Nouvel An avant de les mettre sur Facebook, bonjour l'ambiance. (Bon, mais tant qu'à faire, je vais mettre les cheveux d'Eva Longoria.)


Le problème, avec moi, c'est que dans la vraie vie, je sais dire non. 


"Frites-Coca?" "Non!" (Potatoes-Ice Tea for ever.) 


"Je vous fais un avoir?" "Non!" (File-moi du cash connasse, je viens jamais dans ton magasin.)


"Il y en a un peu plus, je vous le mets quand même?" "Oui!" (parce que bon, faut pas déconner, on a jamais TROP de jambon)


Mais chez le coiffeur, c'est comme si toute ma volonté sortait par mes pores au moment de franchir la porte, et me transformait en poupée qui fait oui oui oui.


Genre, à chaque fois que c'est l'heure du shampooing, la coiffeuse me fout de l'eau plein les yeux, et je dis rien! Pire, elle m'ébouillante la tête avec sa douche à mille degrés, et ensuite ELLE ME DEMANDE :


- La température, ça va?


Et moi je dis TOUJOURS :


- Oui oui très bien.


Alors que je suis en train de me faire cramer au troisième degré. 


Pourquoi? Mais pourquoi?


Et là, c'était pareil. La coiffeuse me demande ce que je veux faire, je lui parle de couper les fourches, et elle me dit :


- Ça vous dirait d'essayer un carré plongeant?


Un carré plongeant? 


- Ecoutez madame la coiffeuse, je ne peux même pas vous faire imaginer à quel point j'exècre les carrés plongeants. J'ai eu une seule coupe de cheveux de deux à douze ans, et c'était un carré. J'ai eu une seule coupe de cheveux de douze à quinze ans, et c'était un carré plongeant. J'ai bouffé assez de carré pour le reste de ma vie, merci bien. En plus ça ne me va atrocement pas, j'ai déjà un visage carré, alors avec les cheveux courts, ça me fait une mâchoire de pub pour Gilette.


Ça, c'est ce que j'aurais dû lui dire.


- Ah bah, oui, tiens, pourquoi pas, tiens, j'y avais jamais pensé.


Ça, c'est ce que j'ai dit. (Conne!)


Donc la coiffeuse m'a fait un carré plongeant. Ça, c'était de ma faute.


Par contre, là où c'était pas de ma faute, c'est quand, à mi-chemin, elle s'est rendue compte que mes cheveux n'étaient pas assez long sur le devant pour me faire un carré plongeant, et que plus ils sont courts, plus ils rebiquent. Et, au lieu d'arrêter le massacre et de me faire un truc bof, qu'est-ce qu'elle a fait? 


ELLE A CONTINUE A COUPER!


Donc elle a vu que ça n'allait pas, et elle a coupé, coupé, dégradé, puis encore coupé. 


Et moi, pendant tout ce temps, je lisais mon livre, hein! Normal, parce que je lis toujours mon livre pendant qu'on me coupe les cheveux, sinon je me sens obligée de faire la conversation avec la coiffeuse et je sais jamais quoi lui dire, alors je finis toujours par dire "Oh là là, ça s'est drôlement rafraîchi ces derniers temps dis donc!" et personne ne mérite d'entendre des choses pareilles donc ça vaut mieux pour tout le monde que je lise mon livre.


Et quand j'ai senti comme une brise au niveau de mes oreilles et que j'ai levé les yeux, c'était déjà trop tard. J'avais une coupe au bol.


- Donc là, je vais te donner des sous pour avoir la coupe de cheveux d'Amélie Poulain? C'est bien ça?


Oui parce qu'en plus, je sais pas si elle a utilisé des ciseaux ou un taille-haies ou quoi, mais c'est un carré façon "serpette" qu'elle m'a fait, la connasse.


(Mais j'ai donné les sous quand même. Je te le dis, il y a une magie sombre à l'oeuvre chez les coiffeurs.)


Donc voilà. J'ai dépensé 20 euros pour avoir la coupe de Mireille Mathieu. Et en plus ça va mettre des années à repousser, parce que mes cheveux poussent à peu près aussi vite que le reste de mon corps (c'est-à-dire qu'ils ont poussé jusqu'en quatrième, et puis ils m'ont dit merde).


Mon nez a l'air gigantesque. Mes oreilles dépassent de mes cheveux. J'ai l'impression d'avoir un double menton qui a poussé. Et je peux même pas m'attacher les cheveux pour masquer l'étendue du désastre.


Alors bon, si j'étais une ado de quinze ans, je m’égosillerais sur Facebook que je vais MOURIR, j'irais me cacher sous ma couette pendant des jours, et je porterais des bonnets, bon an mal an, jusqu'à ce que ça repousse.


Mais je suis une adulte responsable, je lis "le Monde" édition spéciale pour les fêtes :


- Joyeux Noël à tous! C'est le génocide en Syrie! Ha ha qu'est-ce qu'on se marre! Hé, petit fait amusant : pendant que tu savoures ton chocolat, tu savais qu'en Corée du Nord c'est la famine? Hi hi c'est l'éclate totale! Achète-moi une montre Cartier à huit milliards d'Euros! Et dépêche-toi, bientôt, tu devras l'acheter en Francs! Youpi, c'est la fête!


(Sérieusement, le Monde, quand je te lis, j'ai envie de tresser ton journal en corde et de me pendre avec.)


Donc, comme je suis une adulte responsable, consciente de mon statut de privilégiée, et assez équilibrée pour comprendre l'importance de la beauté intérieure, voilà ce que j'ai fait depuis hier :


Je suis allée m'égosiller sur Facebook que ma coupe de cheveux est ratée et que je vais MOURIR. Je suis allée me cacher sous la couette et j'ai même pas osé sortir les poubelles. Et à partir de demain, bon an, mal an, je vais mettre des bonnets jusqu'à ce que ça repousse.


Parce que je fais ce que je veux avec mes cheveux.








PS : Ah, oui, j'avais oublié: cette coupe me fait une tête de garçon de douze ans. 


C'est très perturbant. 

lundi 12 décembre 2011

Au menu ce soir


Donc je me marie en septembre prochain.


(C'est le moment de faire des ooooh et des aaaah.)


Et même si c'est dans un bout de temps, y'a plein de choses que je dois déjà organiser maintenant, avec, bien sûr, l'aide de Professeur Flaxou et le soutien de Sarah, ma wedding planner officielle (sauf quand il faut se lever à dix heures du matin un samedi pour aller visiter des salles de réception, là, c'est plutôt du soutien moral).


Donc, avant la nouvelle année, il faut trouver une salle de réception (check), trouver un DJ (presque check), et, surtout, trouver un traiteur (absolument pas du tout check).


Oui, parce que, les traiteurs, ils ont des emplois du temps plus chargés que des ministres des finances pendant la crise de l'Euro. La dernière fois qu'on en a appelé un, il était complet tous les week-ends jusqu'en octobre 2012 (c'est presque la fin du monde, mec, faudra penser à faire une pause à un moment).


Donc je reçois des menus dans tous les sens en ce moment.


Et ce qui me fait trop kiffer, c'est les termes culinaires employés par les traiteurs.


Déjà, quand mon père nous invite au restau avec ma soeur, on se marre toujours, parce qu'il nous emmène dans des endroits un peu prout-prout, et qu'on se retrouve toujours à prendre des plats avec "farandole" ou "chiffonnade" dedans. ("Chiffonnade", quoi. Genre tu vas me servir du jambon qui a servi pour nettoyer les vitres?)


Après, t'as certains traiteurs qui font dans la simplicité, à part les mots un peu obligés genre "effiloché de poulet" ou "caviar de tomates".


(J'ai jamais vraiment bien compris ce terme. J'ai toujours peur qu'ils mettent du vrai caviar dedans et que ça gâche des bonnes tomates. Non, parce que j'ai mangé du caviar en Russie. Et c'est dégueu. Ça a un goût d'eau de mer. Franchement, pour le prix, je peux me payer un week-end en Bretagne à boire la tasse dans l'océan.)


Mais même avec les traiteurs simplistes, j'apprends quand même le nom d'aliments que j'ai jamais mangé de ma vie. Et Professeur Flaxou le prolo n'est pas d'une grande aide.


- "Dos d'aiglefin cuit à la vapeur". C'est quoi, ça, l'aiglefin?
- Chais pas. Tu penses que c'est, genre, de l'aigle? On peut manger de l'aigle?
- Nan, t'es fou, c'est une espèce en voie de disparition.
- Moi je suis sûr que ça serait bon, de l'aigle. Il mange des petits oiseaux, alors ce serait comme de la volaille farcie. En fait, comme si tu mangeais du brochet, mais pour la volaille.


Bon, et en fait, l'aiglefin, c'est ça :




Ça ressemble même pas vaguement à un aigle. Les salauds!


(En même temps, cuire de l'aigle à la vapeur, ça aurait été du gâchis.)


- Et ça? "Sauce gribiche"?
- Ça doit être une sauce avec du gibier dedans.
- Pourquoi?
- Ben! Parce que dans "gribiche", y'a "biche"!


(Encore raté. Sauf si le cornichon compte comme du gibier.)


Du coup, j'ai trouvé la parade : je lis les menus à ma soeur, qui n'a jamais manqué un seul épisode de "Un dîner presque parfait", "Top chef", "Master Chef", "Oui chef", ou "Cauchemar en cuisine" (et aussi "l'amour est dans le pré", mais c'est une autre histoire). Et du coup, elle me traduit tous les termes culinaires.


Mais parfois, y'a des traiteurs qui en font juste un peu trop, et même ses pouvoirs culinaires n'arrivent pas à comprendre la logique du truc.


Par exemple, au détour d'un buffet, on est tombées sur ça : "Crépinette de filet d’agneau au thym poêlée".


Alors déjà, mon vieux, ça devrait être un indice quand le correcteur d'orthographe te souligne le mot "crépinette". Quand moi, je lis un mot comme ça, j'ai l'impression que tu vas prendre mon filet d'agneau, et le recouvrir d'un enduit de plâtre raboteux et plein de petits piquants. Ça me donne pas trop envie d'en manger. 


(Bon, après, ça vaut peut-être mieux de dire "crépinette" que de dire "plat enfermé dans le péritoine du cochon, c'est-à-dire la membrane qui renferme ses viscères". Mmmmm, bon appétit, tu vas manger de la peau de trou de cul de cochon.)


Le mieux, c'est encore les apéritifs. Comme ça fait pourri de dire "foie gras et crevettes", les traiteurs inventent des expressions complètement délirantes.  En fait, quand tu les lis, tu te dis qu'on peut mettre absolument n'importe quel mot devant le plat, et comme ça, t'as l'air super sophistiqué.


Sérieusement, si on me sert de la "Marquise de jambon cru", de la "Ballottine de volaille" ou encore un "Miroir de fruits frais" (un MIROIR?!), moi je dis : pourquoi s'arrêter là? Va jusqu'au bout de ta pensée, mec! Propose-moi des trucs encore plus space!


Allez, c'est parti pour le florilège :


"Brioche fourrée au beurre de foie gras."


Là, j'ai juste envie qu'on m'explique comment on peut faire du beurre avec du foie gras, vu qu'a priori, le foie n'est pas exactement un produit laitier. Après, c'est sûrement parce que, de dire "brioche au beurre fourrée avec le gras du foie gras", ça faisait pas trop "light".


"Nuage de betteraves et chouchou de pistache."


Pardon? Tu vas me faire des pistaches enrobées de sucre comme les mecs de la plage? Et un NUAGE de betteraves? Qu'est-ce que...quoi? (Ce serait super flippant si ça existait vraiment! Wouhou, de la pluie rouge, Moïse style!)


"Expresso de morilles."


"Chérie, j'ai trouvé! Je vais mélanger du café et des champignons! Ça va être magique!"


"Bouillon d'herbes, fumet et brunoise de champignons."


Sérieusement? Tu vas me servir ça à mon mariage? De la tisane, des champignons, et du fumet? Du fumet? C'est juste de la vapeur qui sent bon, on est d'accord? 


T'es au courant qu'on parle d'un événement auquel seront invités mes deux beaux-frères, mes deux cousins biologiques, et mes quatre cousins par alliance, et qu'à eux huit, ils peuvent te manger quarante kilos de barbaque? Et tu vas leur servir du FUMET?


"Nage de chlorophylle."


Oh, ouais, c'est encore mieux, ça. De l'eau saveur chewing-gum Hollywood. J'ai précisé qu'il y aurait aussi les quatre oncles de mon futur mari, que j'ai vus manger un saumon chacun à Noël dernier, ou pas?


"Flanbi de foie gras." 


Flanbi de foie gras? Vraiment? Genre Flanbi, Flamby?




Non, désolée, vraiment, celle-là, j'arrive pas à la comprendre. Tu vas nous servir du foie gras dans des petits pots en plastiques? Genre on prend des pots de Flamby pour se sentir proches du peuple, mais on met du foie gras dedans, parce que faut pas déconner quand même. (Et quand tu tires la languette, qu'est-ce qui dégouline? De la sauce aux truffes?) Laisse tomber, je mange du foie gras une fois l'an, c'est pas pour qu'on me le serve dans des pots en plastique.


"Gambas noyée dans un jus de cerfeuil."


Ok, alors celle-ci, il va falloir qu'on me l'explique. COMMENT ON NOIE UNE GAMBAS, AU JUSTE? C'est une crevette! Je suis pas biologiste, mais je pense qu'on peut attendre un long moment à essayer de noyer une crevette.


Et puis, je finis avec ma préférée :


"Coulis de carottes des sables."


Sérieusement, je vais appeler ce traiteur juste pour ça. Juste pour cet amuse-bouche.


Comme ça, si le mariage est raté, qu'il pleut, qu'il fait froid, que personne ne vient, que les gens qui sont venus se tapent dessus, que la musique est à chier, ou que les plombs sautent, à ce moment-là où je me dirai que ma journée est foutue, je me rappellerai que je vais manger du coulis de carotte des sables. 


Et là, forcément, t'es obligé de rigoler.




PS : La minute gnangnan :




(Non, c'est pas vrai, on n'est pas des geeks.)

mardi 6 décembre 2011

Apporte-moi des bonbons dans mon petit panier.


J'interromps une minute ma semaine folle (wouhou, six partiels et une conférence à organiser entre 30 heures de cours, je ne carbure pas du tout au Guronsan) pour te parler de la Saint Nicolas.

Parce que la Saint Nicolas, chez moi, c'est sacré. Assez bizarrement, d'ailleurs, puisque dans ma famille de hippies, on est tous athées, sauf ma mère qui est agnostique, parce qu'elle dit que, quand on a vécu aussi longtemps qu'elle, on ne peut plus croire aux coïncidences, et que la fois où j'ai failli me faire écraser par un camion allée de la Robertsau (mais en fait pas), c'était mon Papapa qui m'a sauvé par la force de son amour. Bref, ça n'explique toujours pas pourquoi, chaque année, on fête un saint Catholique.

Mais on est en Alsace, ma petite dame, voilà pourquoi! Le régime du Concordat de 1801, il est pas là pour des prunes! La séparation de l’Église et de l’État, c'est pour les chochottes!

En fait, je vais te dire un secret sur le Concordat. C'est pas spécialement qu'on y tient parce qu'on a furieusement envie de se faire débiter tous les ans par le Trésor Public pour payer des salaires aux curés, pasteurs et autres rabbins. (Non, perso, moi je m'en fous, la quête ça existe pour une raison.) C'est surtout parce que, si on nous enlève le Concordat, c'est DEUX jours fériés qu'on nous sucre! Imagine l'horreur! On ne pourrait plus poker nos potes de l'intérieur sur Facebook en leur disant:

- Ouais, et sinon, tu fais quoi pour Vendredi Saint? Moi je vais me lever à midi, ensuite je vais aller à la piscine avec des potes, et faire du toboggan toute la journée, et ensuite on va aller au ciné et manger plein de pop-corn!
- Ben moi, je bosse.
- QUOI? Tu bosses un Vendredi Saint? C'est affreux! Ah mais nan, attends, c'est vrai! Vous avez pas le Vendredi Saint chez vous! Ha ha quelle sotte je fais!

(Ça me briserait le cœur de ne plus pouvoir faire ça.)

Du coup, on fête les trucs Catholiques à l'école, et c'est la totale : tu dessines des ânes toute la journée, tu manges du pain d'épice à la récré, et y'a même  Docteur Rogi avec une fausse barbe Saint Nicolas qui vient dans ta maternelle et qui t'offre des clémentines. C'est la grosse fête.

Et, bien sûr, il y a la traditionnelle légende de Saint Nicolas qui te terrifie jusqu'au plus profond de ton être (parce que, sinon, ce serait pas drôle).


En fait, je t'explique : au Moyen Age, les gens, c'étaient tous des gole-mon. Peut-être parce qu'ils étaient tous un peu consanguins, ou peut-être parce que leur esprit était ralenti à cause de la peste et du scorbut, et de tous ces trucs pas chouette. Quoi qu'il en soit, Saint Nicolas avait sacrément du pain sur la planche, parce que, dans les légendes, il arrive toujours à croiser des gens à sauver, comme ça, en baguenaudant avec son pote l'âne.

Par exemple, prenons une légende au hasard : la légende de l'enfant bouilli (oh oui, ça commence super bien).

Un jour, une mère lavait son jeune enfant dans un chaudron, dont elle faisait tiédir l'eau sur l'âtre....

Ok, je t'arrête là tout de suite : on a bien compris ce qui est en train de se passer? C'est-à-dire que, la mère, au lieu de faire chauffer son chaudron, de le sortir du feu, et de mettre le gamin dedans, elle a fait l'exact inverse!

Ouais, hein, après tout, pourquoi pas. Elle met son gamin dans le chaudron, et elle se dit :

- Cornegidouille! Cette eau étions bien fraîche pour mon enfançon! Que faire? Je l'seus! J'allions y mettre eul'chaudron sur l'âtre, afin d'en réchauffer l'eau!

Ouais, trop logique ton idée. Je mets mon enfant sur le feu, qu'est-ce qu'il pourrait bien se passer? Rien de grave, sûrement. (Déjà, cette meuf, je sens qu'elle cumule : elle doit être consanguine ET avoir le scorbut.)

Bon, continuons l'histoire :

Or, ce jour-là, une fête était donnée à la cathédrale en l'honneur de Saint Nicolas. La mère s'y rendit, oubliant son enfant dans la marmite qui chauffait... 

QUOI?! MAIS QUOI?!

Mais t'aurais mieux fait d'élever ton placenta, toi, c'est pas possible!

Là, c'est quand même génial, ça mériterait un Darwin Award. Donc, la mère est en train de faire du pot-au-feu avec son marmot, une grognasse passe lui dire qu'il y a une messe, et elle fait quoi? Elle file à tout allure à la cathédrale, et elle laisse son gosse sur le feu! Comme ça on est bien sûr qu'il meure!

C'est vrai, quoi : si elle l'avait juste laissé hors du feu dans sa marmite, il aurait eu, quoi? 90% de chances de mourir noyé? Mieux vaut ne pas prendre de risques, c'est plus prudent.

(Pauvre gosse. Mieux vaut qu'il crève tout de suite, avec des gènes pareils, comme ça on arrête la propagation.)

Quand elle revint, elle trouva son enfant qui jouait dans l'eau bouillante, sain et sauf...

Tu vois, quand je te disais que Saint Nicolas avait du pain sur la planche? Ça m'étonne pas, avec des abrutis pareils! 

 Entre les teu-bé qui font cuire leurs enfants et ceux qui les salent pour en faire du jambon de Parme, il devait même plus avoir assez de mana pour faire ses miracles, à la fin de la journée!

Et heureusement qu'il était là pour faire ses miracles, d'ailleurs. (Soit dit en passant, ça aurait peut-être été plus simple de SORTIR le gamin de l'eau, au lieu de faire "pouf pouf l'eau ne te brûle plus, petit bambin", mais bon, tu le connais, Saint Nicolas, faut toujours qu'il se fasse mousser.)

T'imagines, Saint Nicolas aujourd'hui, comme il galérerait? Toute la journée il devrait entrer dans les maisons des gens pour débrancher des appareils électriques, couper le gaz, ou cacher la clef du coffre où papa a mis le fusil de chasse.  (Et en plus, j'te raconte pas la galère pour garer son âne. Au Moyen Age c'est bon, tu le laisses sur la place du village, même pas besoin d'antivol. Tandis que maintenant, Saint Nicolas, s'il va faire un miracle dans le 93, le temps qu'il se retourne, son âne, c'est déjà du saucisson.)

Tandis qu'au Moyen Age, malgré le handicap des gens gole-mon, c'était quand même plus facile à gérer : il suffisait de ressusciter de la viande vieille de 7 ans, ou sortir les enfants des marmites d'eau bouillante, ou de donner des sous à des prostituées.

(Mais ça, c'est une autre histoire.) 

Joyeuse Saint Nicolas à tous!


jeudi 1 décembre 2011

la perle du mois!


J'te jure, pour moi, c'est le meilleur moment du mois.

"Quand c'est féminin c'est toujours un truc sophistiqué. Regarde : LE pipi. LA urination!" Sarah

"C'est des chaussures, elles sont tellement moches, je les mettrais même pas pour faire caca." Sarah

"Je déteste ce jeu. On devrait le brûler. Comme on devrait brûler les Auvergnats." Sarah

"Ces gens, ils font genre ils ont une région : oui, on a des volcans endormis depuis dix mille ans, et on est des gens intéressants. NUL!" Sarah

"Non mais si déjà t'as des volcans, chais pas, fais-les péter! Quelques morts au moins!" Sarah

"En fait, Cosette, c'est une cougar" Professeur Flaxou

"C'est la classe à Dallas, quand tout le monde est dans la place! C'est la lose à Mulhouse...quand y'a..plus de pelouse!" Janek

"Il a ensuite déménagé dans la banlieue de Sèvres, ce qui explique pourquoi toutes ses chansons puent." Stéphanie

"Maintenant, avec les portables, on peut envoyer des télégrammes... des télégrammes PC!" vieux mec bourré du bar

- Vous avez passé combien de temps à regarder les gens à poil dans la cité U?
- Chais pas. Mais on a toutes les deux raté notre année, ça te donne une idée.

- Je peux pas jouer, je dois d'abord finir mon allemand, et je viens ensuite.
- D'accord. Mais tu le finis bien, hein! Tu manges tout!

- Mais on n'est pas ménopausée à 45 ans!
- Ben on devrait!

- J'me suis pris la porte dans mon cul!
- Pour une fois qu'il se prend quelque chose... (Laurence)

- Tu comprends pas qu'elle veut lui jeter son bonheur à la face?
- Mais...mais... moi c'est mon caca que je lui jetterais à la face!

- Flo il dit "l'aréoport".
- Alors que tout le monde sait qu'on dit "le cul du cochon"!

- Y'a des inondations en ce moment.
- Mais on s'en fout! C'est dans le Var!

- Qui se rappelle de ce qu'on a fait la semaine dernière? (prof)
- Moi je me rappelle pas de ce que j'ai mangé ce midi... (Emin)


Et pour finir, une petite perle de ma prof de polonais :

- Pourquoi vous l'appelez Gera alors qu'il s'appelle German?
- Ben... parce que "German", c'est moche!