dimanche 27 mai 2012

brève



Donc Professeur Flaxou est parti en vacances, parce qu'il est au chômage, donc on ne se refuse rien.


Moi j'ai pas pu partir avec lui, parce que je bosse à temps plein pour deux euros cinquante de l'heure (y'a des petits Taïwanais qui sont en train de me plaindre à l'heure qu'il est), c'est trop cool, je m'éclate, j'ai fait une heure de cours d'anglais jeudi dernier et j'ai gagné plus de thunes qu'en une journée de stage (et avec des gens plus agréables).


(En fait, j'ai compris ce que c'était que d'être stagiaire : c'est comme d'être employé, sauf que t'as aucune responsabilité, aucun salaire, et personne ne te prend au sérieux.)


Du coup il s'est barré pour deux semaines en Bretagne, avec sa mère et sa grand-mère, pour aller voir son tonton breton (assonance de la mort!) et ses cousins qui ont eu des bébés récemment (mais pas ensemble, hein). (C'est la Bretagne, c'est pas les Vosges.) 


Alors c'est cool, il s'amuse bien, tous les jours il m'envoie des photos de lui en train de faire des bisous à des petits bébés (message subliminal?) et des photos de lui en train de papouiller un chien (là, par contre, j'espère vraiment que c'est un message subliminal).


Et l'autre soir, juste pour être parfaitement cruel et méchant, il m'a envoyé une horrible photo d'une araignée de mer, en disant "Eh regarde ce qu'on va manger ce soir, lol ptdr XD".


(Oui, je lui fais dire ce que je veux, c'est mon blog et tu verras jamais le vrai message alors pouet.)


Donc j'ai voulu lui répondre "T'as pas honte de m'envoyer des photos d'horribles crabes?", parce qu'il sait très bien que j'ai peur de tout ce qui a huit pattes ou plus, et qu'on ne devrait pas jouer avec les phobies des gens. (Ou sinon, la guerre est ouverte, Flaxou. La prochaine fois qu'on se trouve sur un bâtiment haut, je te fais le coup de j'te-pousse-dans-le-vide-mais-en-fait-non, et on verra bien qui c'est qui va rigoler comme un bossu et qui c'est qui va faire une crise cardiaque.)


Donc, tout à mes plans machiavéliques, je n'ai remarqué la modification T9 de mon portable que juste avant d'envoyer le message.


Nokia l'infâme téléphone m'avait transformé le message de la manière suivante : "T'as pas honte de m'envoyer des photos d'horribles ARABES ?"


(Tu en conviendras que ça change quelque peu le sens original du message.)


Ah ben bravo Nokia, hein, belle mentalité.


Le pire c'est que mon dictionnaire T9 ne CONNAISSAIT PAS le mot "crabes"! Il connaissait "arabes" mais il connaissait pas "crabes"! C'est fou quand même. C'était qui, l'ancien propriétaire de mon portable, Philippe de Villiers?


(C'est facile à tester, on va voir si le T9 connaît les mots "impôt sur la fortune", "seigneurie", et "mosquée clandestine sous l'aéroport d'Orly".)


(Et s'il reconnaît "terroriste", "assisté" et "voler le travail des bons Français", c'est que c'est le portable de Marine le Pen.)


(Dans tous les cas, je crois qu'il faut que je change de téléphone.)

jeudi 24 mai 2012

Les 10 trucs qui me font peur sans aucune raison valable


(On peut aussi l'appeler "les 10 trucs qui me font faire cette tête")


J'aime bien faire des listes.


(Si tu veux faire ta propre liste de peurs irraisonnées, afin que, toi aussi, toute la blogosphère se foute de ta gueule, fais-toi plaiz', je suis free du copyright.)


10) Faire tomber mes clefs dans le petit espace de vide qu'il y a quand on sort de l'ascenseur. (Je suis même pas sûre qu'il est assez grand pour laisser passer mes clefs, mais j'ose pas essayer.)


9) Les lits qui ont des pieds hauts. Parce que j'ai peur que si je reste debout à côté de mon lit (genre dans les 2 secondes qui précèdent le coucher), il y ait une main qui vienne agripper ma cheville et me tirer sous le lit. (Là, mon lit, c'est 2 matelas par terre, aucune place pour une créature des ténèbres, c'est le bonheur total.)


8) Passer à côté de l'espace poissonnerie dans les supermarchés. Et ce n'est pas parce que je ne sais pas cuisiner l'aiglefin, c'est parce que j'ai peur de voir les crabes se mettre à bouger. (Parce qu'on dirait qu'ils sont morts mais en fait non non! Non non non!)


7) Regarder par la fenêtre quand il fait nuit. Parce que je suis persuadée qu'un jour je vais voir un visage plaqué contre la vitre en train de me regarder. (Voilà, maintenant j'ai écrit ça et je suis obligée d'aller fermer mes volets.)


6) Laisser un message sur un répondeur.


- Heu oui heu bonjouuuuuur, heuuuuu, c'est Charlotte au téléphone, enfin à l'appareil, enfin sur votre répondeur, quoi, parce que vous avez pas répondu, haha. Heeeeuuuuuuu, je vous appelais par rapport à l'annonce pour un professeur d'anglais, voilà, c'est moi, je suis professeur d'anglais, enfin pas vraiment je suis étudiante mais j'ai vécu en Angleterre et puis j'ai enseigné là-bas. Enfin j'ai enseigné le français, hein, normal, j'allais pas apprendre l'anglais à des Anglais, haha. Heum, heum, mais sinon je sais aussi enseigner l'anglais hein! Bon beeennn euuuuuh c'était tout, voilà, je suis à votre disposition. Enfin pas dans un sens chelou hein, je suis à la disposition de votre fils plutôt. Enfin pas dans un sens chelou. Voilà. Rappelez-moi. Bonne journée, au revoir, à bientôt, bisou bisou! *putain*


5) Les poules. C'est pas que leur apparence me fait peur, c'est plus sournois. C'est d'entrer dans un poulailler qui me terrifie, parce que...je sais pas. Franchement, je sais pas pourquoi ça me fait peur, parce que c'est juste des gros oiseaux, mais dès que je dois entrer dans un poulailler, j'ai cette voix dans ma tête qui hurle SORS D'ICI C'EST UN PIÈGE! J'ai cette impression tenace que je suis sur leur territoire, et que si elles veulent elles me déchirent, et ensuite elles me picorent les yeux avec leurs petits becs, et on me retrouvera plus jamais.


4) Rentrer chez moi la nuit et passer par le raccourci qui, certes, fait une diagonale dans mon trajet au lieu d'un angle droit, mais passe par des cours d'immeubles plongées dans le noir total et où chacun de mes pas résonne comme si j'avais des talons en fer.


Mais ce n'est pas parce que j'ai peur d'un violeur ou d'un tueur psychopathe embusqué dans les buissons de deux millimètres carrés. Non non! C'est parce que j'ai commencé à regarder "Supernatural" et que la moitié de leurs épisodes commence par une jeune demoiselle (et y'a jamais une seule moche, c'est ça le truc le plus surnaturel de la série) qui rentre chez elle la nuit et qui passe par des endroits plongés dans le noir total et où chacun de ses pas résonne comme si elle avait des talons en fer.


(Quoique, si j'avais Dean Winchester qui venait me sauver ensuite, je dirais pas non à une petite agression démoniaque, hihi .)


(Bonjour, j'ai l'âge mental d'une fan de Justin Bieber.)


(Non mais c'est cool, il a 34 ans, donc je peux fantasmer tranquille, pas de complexe d'infériorité genre "oh tu chasses les démons, moi je suis en stage au Conseil Général". Eh ben non! C'est normal que j'ai une vie toute pourrie, hein, j'suis plus jeune que toi, attends de me voir quand j'aurai 34 ans, je chasserai les démons aussi.)


3) Les pantins, poupées, et toutes autres effigies d'humains miniatures et sans vie, aux yeux de verre calculateurs, qui te regardent d'un air "Je vais attendre que tu t'endormes ce soir et je vais te trancher la gorge dans ton sommeil". 


Et j'aurais bien envie de tout blâmer sur ce traumatisme :


(Aaah, mais aaah!)


Mais en fait, quand j'avais deux ans, j'avais déjà peur des poupées de ma sœur, c.f. les photos de moi en train de pleurer tout ce que j'ai pendant que mes parents hilares brandissent sous mon nez des bébés en plastique qui disent "maman". (Et après on s'étonne que je préférais les Majorette. C'est super les Majorette. Tu les fais rouler, pépère. Pas d'yeux vides et glacés qui scrutent les tréfonds de ton âme. Le bonheur.)


(Je crois que c'est vraiment un truc avec les yeux vides. Quand je vois Eve Angeli à la télé, j'te jure, j'ai la chair de poule.)


2) L'eau profonde. Mais quand même, à la mer, c'est normal d'avoir peur de l'eau profonde, parce que bon, t'as vu un océan, c'est rempli de choses qui te veulent du mal (oursins, méduses, vives, murènes, raies électriques, requins blancs SI Y'EN A DANS LA MÉDITERRANÉE UN JOUR J'EN AI VU UN OK?). (Récemment j'ai vu qu'en Australie y'avait des crocodiles marins - ah et puis c'est les plus gros au monde, bien sûr, sinon ce serait pas drôle - mais sérieusement c'est quoi ce pays?! Y'a genre un million d'animaux mortels au centimètre cube!)


Mais en fait j'ai pas seulement peur dans la mer, mais partout où y'a de l'eau un peu profonde. Quand je me baigne dans une gravière je pense toujours à Lake Placid (ouais bon j'avais dix ans et demi quand je l'ai vu), et quand je nage dans une piscine (ce qui arrive une fois par an quand il fait 35 degrés dehors, paye ton climat semi-continental en Alsace) je suis obligée de nager sur le dos, parce que c'est à peu près la seule nage où j'arrive à pas me noyer, et là j'arrive pas à penser à autre chose qu'à ça :




Du coup, je fais des petites palpitations toute seule, je fais une longueur de piscine, et puis je dis :


- Ah dis donc je me sens revigorée là! Super ! Bon, je vais aller lire sur un transat pendant les trois prochaines heures.




1) Marcher dans la rue avec une jupe. Parce que j'ai toujours l'impression qu'on voit ma culotte (vu que mes fesses sont exposées à la brise et que j'ai pas l'habitude), du coup je passe mon temps à me toucher le cul compulsivement à chaque coup de vent pour m'assurer que "ouf, c'est bon, elle est encore là, tout va bien, personne n'a vu ton slip du dimanche qui remonte jusqu'à ton nombril".


(Oui, je mets de jupes que quand j'ai plus de chaussettes propres, du coup ça coïncide avec le moment où j'ai plus de culottes décentes, parce que je change de slip et de chaussettes tous les jours (les slips c'est pour l'hygiène, les chaussettes c'est parce que je pue des pieds) alors je dois ressortir les vieux sloups du fond du tiroir.)




Et c'est les 10 trucs qui me font peur sans aucune raison valable.


Et j'aurais pu mettre les araignées (et toute chose à 8 pattes ou plus - scolopendre, mille-pattes, scorpion, perce-oreille, crabe, tourteau, araignée de mer) en top de liste. Sauf que non, parce que c'est la liste des "trucs qui me font peur sans aucune raison valable", et, je suis désolée, mais l'arachnophobie c'est une peur ultra-valable. 


(Les scorpions c'est venimeux.) 


(Les araignées aussi.) 


(Et les crabes j'en sais rien mais en tout cas ça pince fort - des fois).

dimanche 20 mai 2012

L'oiseau-tonnerre, ou pourquoi les Indiens fumaient des drôles de calumets.



(Maintenant, Petite-Louve va scalper Fourmis-dans-le-slip. Mais arrête de pleurer, c'est pour rigoler!)


Quand j'étais petite j'avais pas d'amis (à part les arbres et les hérissons) alors je lisais beaucoup. Et mes histoires préférées, c'étaient les contes et légendes du monde entier.


Je passais mes journées à la bibliothèque de Kaysersberg, parce qu'ils avaient la collection complète des contes et légendes de chez Fernand Nathan. T'avais un bouquin par région de France (je suis imbattable sur les dahus et autres vouivres), t'avais les récits antiques genres légendes des anciens Egyptiens, Assyriens, Babyloniens et autres Carthaginois (mais j'ai retenu que les histoires d'Egypte antique, parce que je voulais devenir égyptologue - et aussi parce qu'il y a des histoires sévèrement tordues dans la mythologie égyptienne, c.f. l'histoire d'Osiris que Saper et Lipopette vous contera mieux que moi). Mais mes bouquins préférés, c'était les contes et légendes du monde. Y'avait à peu près tous les pays du monde, et je les ai tous lus (ben oui mais j'avais pas d'amis alors on fait ce qu'on peut).


Et mon livre préféré de chez préféré, c'était celui avec les légendes des Indiens d'Amérique. 


D'abord parce que je me sentais proche de leur philosophie, vu que moi aussi je tapais la discussion avec de la mousse et des cailloux, telle une mini-Pocahontas. Et puis aussi parce que j'aimais bien jouer aux Indiens avec mes cousins parce qu'on pouvait attacher les petits à des poteaux et leur couper des mèches de cheveux (tu comprends pourquoi j'avais pas d'amis?). Et puis, surtout, parce que les Indiens d'Amérique, ils avaient des histoires sérieusement perchées. 


De ce livre, je n'ai gardé qu'une seule légende en tête, c'était celle de l'origine du lapin, que je vous avais contée sur ces pages il y a fort longtemps. Et pendant des années, j'ai cherché ce bouquin partout pour pouvoir vous montrer les super légendes qu'il y a dedans (et aussi pour un petit bol de nostalgie, mais je vais pas te raconter toute ma vie non plus, hein).


Et, il y a quelques semaines, au marché aux livres de Strasbourg, ce fut l'illumination.



(Merveille parmi les merveilles.)


Et, en relisant ce bouquin, j'avoue, j'ai bien rigolé. Parce qu'à l'époque, y'a des choses qui m'avaient un peu échappé.


Genre, les Indiens d'Amérique étaient des gros racistes, c.f. leurs deux légendes pour expliquer pourquoi les hommes ont différentes couleurs de peau : dans la première, c'est quand Manitou décide de créer l'homme et qu'il fait de la poterie humaine qu'il oublie au four :




(ambiance)


Et la deuxième, c'est celle qui explique que les humains sont tous venus se laver dans la même source, mais qu'il ne restait plus d'eau pour les noirs et qu'ils sont donc restés sales :





(Mais je vous rassure, ils sont racistes avec les blancs aussi, pas de jaloux!)

Et pour d'autres légendes, j'ai juste rigolé parce que bon, je sais pas trop ce qu'ils mettaient dans leurs calumets, les Peaux-Rouges, mais je pense que c'était de la bonne.


Par exemple, laisse-moi te conter la merveilleuse histoire de l'oiseau-tonnerre.


C'est une légende typique : comme à l'époque les Européens n'avaient pas encore amené aux Indiens la civilisation, la science et la variole, leur connaissance des phénomènes naturels était un peu sommaire. Du coup, ils inventaient des histoires pour les expliquer. Donc, dans cette histoire, l'orage est un oiseau gigantesque, assez grand pour obscurcir le soleil : le tonnerre, c'est le bruit que font ses ailes en battant, et les éclairs sortent de ses yeux.


Bon, déjà, faut m'expliquer en quoi le bruit du tonnerre ressemble à un battement d'ailes. Même de très très grosses ailes. Mais bon, passons.


L'oiseau-tonnerre déchaîne donc des orages, et, de temps en temps, il emporte des humains pour les donner en pâture à ses petits, dans son aire qui se trouve sur le plus haut sommet de la plus haute montagne de la plus lointaine région, par-delà forêts verdoyantes, déserts rougeoyants, et océans... bleugeoyants? (Bon tu vois le topo, j'te fais pas un dessin).


Alors on peut s'imaginer que les Indiens chercheraient à se défendre contre le monstre qui bouffe des humains. Mais non! Non non non! Les Indiens restent assis les bras croisés en attendant qu'on leur enlève leurs proches, pour deux raisons bien connes :


1) Tout le monde pense que le monstre est invulnérable.


Ah ouais, OK, si tout le monde le dit ça doit être vrai. Et si tu dis trois fois Bloody Mary devant ton miroir elle vient t'arracher les yeux, et si tu ne copies pas ce message sur ton mur Satan viendra exterminer ta famille. 


(Nous avons résolu le mystère des gens qui font tourner ces messages sur Facebook : ils ont du sang Cheyenne.)


Sérieusement, les mecs? On a même jamais vu cet oiseau, mais on part du principe, comme ça, qu'il est invulnérable? Ça sent l'excuse à deux balles, quand même.


- Vite! L'oiseau-tonnerre a emporté ton fils! Il faut le sauver!
- Oh, là, maintenant? Mais j'étais devant le feu de camp, là! En plus je viens de me rouler un p'tit calumet... 
- On fait quoi alors?
- Boh, j'ai d'autres enfants, hein.
- ...
- Une taffe?


Et l'autre raison, c'est :


2) "On savait (ah, ça c'est bien, au moins on en est sûr) que, s'il se mettait en colère, il lâcherait ses oeufs qui tomberaient, détruisant les wigwams".


OH PUTAIN.


T'as compris ce que je viens de comprendre? T'as compris qui c'est, l'oiseau-tonnerre? 


(Ma vie entière est un mensonge!)


Il fait moins peur, d'un seul coup, l'oiseau-tonnerre. (Bon, et en plus, cette histoire d'oeufs, c'est n'importe quoi. S'il s'occupe de ses petits en leur apportant des humains à bouffer, c'est pas pour casser tous ses oeufs sur les maisons des Indiens dès qu'ils lui titillent le bout des plumes.)


Bref, passons à la légende proprement dite.


Le héros de l'histoire (il en faut bien un) est un chasseur Indien, réputé pour son courage, sa bravoure et sa prudence, et nommé Michebigoutoung.


QUOI? MAIS QUOI??!


Michebigoutoung? 


T'es sérieux, là? Michebigoutoung?! Non mais c'est pas possible, un nom pareil!C'est pire que quand le Thaïlandais a gagné la Palme d'Or! 


Non mais Michebigoutoung! C'est pas un nom de héros Indien, ça! Appelle-le Aigle Valeureux ou Petit Nuage, mais l'appelle pas Michebigoutoung! Michebigoutoung, quoi! On dirait que tu l'as nommé d'après le bruit d'un vélo crevé! C'est pas possible!


(Plus je répète ce nom et plus je rigole devant mon PC. Mes voisins me trouvent bizarre.)


Bon, calmons-nous. L'histoire.


Un jour, Michebigoutoung (putain c'est pas possible) revenait de la chasse, quand il voit une grande ombre s'étendre au-dessus de lui. Il entend le bruit des ailes de l'oiseau géant (le tonnerre, donc, pas du tout comme un bruit d'ailes, c'est pas grave, grosse ficelle comme dans les films de Michael Bay) et il se sent soudain happé, soulevé, et emporté à une vitesse prodigieuse en direction de l'Ouest. C'est là qu'il comprend qu'il est la proie de l'oiseau-tonnerre.


(Eh ben, il est peut-être brave, mais c'est pas une flèche.)


L'oiseau l'amène sur le plus haut sommet de la plus haute montagne et je vais pas répéter tout mon paragraphe d'avant, et il le dépose dans son nid pour se faire manger par ses petits. Par chance, Michebigoutoung a toujours son arc, ses flèches, et son trident de pêche, et il se défend contre les bébés oiseaux, réussissant même à en tuer quelques-uns.


(Ah bravo, tuer des enfants, c'est charmant.)


Et là, alors là, c'est le moment où tu comprends pourquoi, dans la description de Michebigoutoung, on ne mentionne pas sa grande intelligence. Parce qu'il prend la décision la plus n'imp nawak de l'histoire des Indiens d'Amérique (encore plus n'imp que de dire "Eh, prenons ces couvertures que nous donnent généreusement les Blancs qui veulent nos terres, y'a sûrement pas d'entourloupe"). T'es prêt?


Alors il s'enroule dans la peau d'un des bébés oiseaux, et... il se jette dans le vide.


Oui oui, parfaitement. Il se jette du plus haut sommet de la plus haute montagne, enveloppé dans une peau de bébé oiseau.


Darwin Award, là, quand même, on est d'accord?


Et attends, c'est de mieux en mieux! Grâce à la peau, il se sert des ailes pour VOLER JUSQU’À CHEZ LUI!


Passons sur le fait que si porter une peau d'oiseau suffisait à te faire voler dans les airs, j'imagine que ça se saurait, mais même : c'est une peau de BÉBÉ oiseau! Un bébé oiseau n'a pas de plumes! Il ne peut PAS voler! 


(Pendant ce temps-là, la brigade des Stups du Far West fait une perquisition chez les conteurs de légendes indiennes.)


Et donc l'histoire finit bien, puisque les Indiens, une fois alertés de la présence de futurs autres oiseaux-tonnerre, se sortent enfin les doigts du cul comprennent le danger qui les menace et n'hésitent plus à lancer des flèches aux oiseaux-tonnerres lorsqu'ils passent à proximité de leurs villages, ce qui explique pourquoi, aujourd'hui, ils ne descendent plus assez bas pour qu'on puisse les voir.


(Et peut-être que maintenant ils vivent tous aux Bermudes et que les avions qui disparaissent, c'est ceux qui se mangent un oiseau-tonnerre.)


(T'imagines un oiseau géant sur un avion? Ça doit pas faire du bien aux réacteurs, c'est moi qui te le dis.)


(En fait, là, je viens de comprendre le début de la série Lost.)

samedi 12 mai 2012

Il m'a demandé si je voulais bien l'épouser, j'ai dit oui tiens pourquoi pas, c'est l'occasion de se marrer.

Salut les petits loups!


Tu sais quoi? Je suis bien désolée de pas avoir fait d'article ces derniers temps, mais j'avais un cruel manque d'inspiration, un stage à temps plein, et un mémoire à écrire.


J'ai toujours un stage à temps plein et un mémoire à écrire, mais je suis en vacances et j'ai décidé de freiner un peu sur le mémoire après que mes copines de cours aient commencé à conspirer pour m'assassiner. Soi-disant je suis en avance sur tout le monde parce que j'ai déjà écrit neuf pages et qu'elles ont déjà écrit... un bout de leur plan. (Ben oui, mais je suis comme ça, je peux pas m'y prendre à la dernière minute, c'est au-dessus de mes forces.)


Du coup je me suis dit que j'allais faire un tour sur le blog, voir si tout va bien. Ça va, ça a pas trop l'air d'avoir changé. (Et toi, lecteur, ça va? Tranquille? Tu kiffes les ponts du mois de mai?)


Donc je suis venue pour te parler d'un truc trop lolilol qui m'est arrivé hier.


Comme tu sais, Flaxou et moi, on va faire nos épousailles prochainement, alors hier on est passé à la mairie de Kaysersberg pour chercher les millions de papier qu'on doit remplir prochainement. 


(C'est des petits curieux, à la mairie, ils veulent tout savoir. Ils veulent même savoir l'adresse EXACTE qu'on aura après le mariage, et non, j'ai demandé, mais "quelque part en Nouvelle-Zélande" ça compte pas, alors j'ai pris une adresse complètement au pif à Auckland et je l'ai mis dans les papiers, félicitations Charlotte, on commence déjà les fraudes municipales.)


Et donc la gentille dame de la mairie nous a donné un guide pratique pour se marier, avec des adresses et des conseils utiles dedans.


Ce guide, je te montre la couverture, tu te poses déjà des questions sur la santé mentale des gens qui l'ont édité :




OK, normal. C'est tout à fait naturel de se marier puis d'aller se mettre en embuscade dans du maïs. Ceci n'est pas du tout un couple de psychopathes. 


(Sérieusement, regarde le sourire du mec! Il sourit sur le côté! On voit TOUTES SES DENTS.)


Bon, mais sinon, il est vraiment utile, ce guide, en vrai. C'est juste que certains passages m'ont un peu interloquée (mis à part la couverture "Children of the corn", je m'en remets toujours pas).


Alors d'abord, y'a les choix d'images des éditeurs (on a déjà vu qu'ils étaient pas particulièrement doués). Donc là, on a, par exemple, une SUBLIME page avec des exquises citations sur l'amour pas du tout génériques et pas du tout sirupeuses, pour t'inspirer, des fois que tu décides :


- Chérie, on va faire des voeux à l'américaine!
- Ouais, super, on va faire pleurer tout le monde!


Mais qu'une fois que tu décides d'écrire les voeux, t'arrives pas à dire pourquoi tu aimes ton futur époux (c'est bien parti, dis donc).


Par contre, ce qu'il faut qu'on m'explique, c'est : pourquoi une photo d'un port?



Sérieusement, en quoi un port, c'est lié à l'amour? Ok, c'est moins culcul que de mettre une photo avec des coeurs partout, mais quand même, faudra m'expliquer l'articulation logique.


(EDIT : Ok, c'est Venise, j'avais pas vu les gondoles, c'est la faute de mon ophtalmo.)


Et sinon, les éditeurs du guide font également preuve d'un humour fulgurant.


Attention, t'es prêt? Humour fulgurant!



(Ultimate facepalm!)


Ouah. C'est du haut niveau, là. C'est du jeu de mot digne du mec qui écrit les blagues Carambar.


Bon, mais de toute façon, la personne qui a écrit ce guide a un sérieux problème avec la notion de truc fun. Regarde un peu ce qu'il propose aux jeunes mariés pour animer leur réception :




QUOI??? MAIS QUOI??!


Un MAGICIEN ou un CLOWN? C'est un mariage pour 6-8 ans, ou c'est quoi ton deal?


Sérieusement, tu t'imagines être invité à un mariage, et d'un seul coup, au milieu des danses et des petits fours, t'as un PUTAIN DE CLOWN qui débarque et qui te fait des animaux en ballons? C'est chelou, on est d'accord?


(En plus un clown, quoi. Pour les gens de notre génération, bonjour le traumatisme.)


(Ça fait deux références à Stephen King dans un article sur mon mariage. Je suis trop en forme.)


Et en parlant de truc chelou, mate un peu la liste des anniversaires de mariage.




Bon, mis à part les noms bien pourris :


- Oh chéri, c'est nos noces de Froment!
- Quel symbole formidable! Notre amour est solide comme de la bouillie de céréales!


- Oh chérie! C'est nos noces de Chypre!
- Nos noces de...quoi? 


Oui, car, après recherches, le chypre (sans majuscule sinon c'est le pays), c'est "une base de parfum dont l'une des composantes est extraite d'une mousse qui pousse sur le chêne". Trop cool le symbole :


- Chérie, ton amour est comme un parasite végétal qui m'étoufferait lentement, mais inexorablement. Joyeux 6 ans de mariage! 


(Ah, et puis "noces de Crêpe". LOL quoi. C'est ton anniversaire, c'est pas la Chandeleur!)


J'ai aussi remarqué un truc bizarre (attention, chausse tes lunettes de calcul) :


De 1 an à 50 ans de mariage, tu fêtes chaque année. Mais ensuite, non non! Tu fêtes tous les dix ans seulement. (Ça fait genre "oh c'est bon ça fait 50 ans qu'on est mariés, fous-moi la paix"). Seulement, passé 70 ans, tu fêtes les 75! 


Bon, c'est sûrement parce que peu de gens atteignent les 80 ans, donc tu fêtes les 75 si t'y arrives. Mais à ce moment-là, pourquoi ne pas fêter tes 55 ans et 65 ans de mariage? Tu vas me dire que ça vaut pas le coup de fêter 65 ans de vie commune? 


Et puis c'est pas comme s'il y avait un manque de matériaux chelous, hein. J'ai pas encore vu de "noces de Plastique" ou de "noces de Quartz", ou de "noces d'Uranium", tiens, ça serait cool, ça. 


Et pour finir, y'a des annonceurs de foufou dans ce guide, notamment celui-ci :




Se marier à côté d'un Hummer, la classe américaine.


(Tu noteras la tête de la mariée "Oh comme je suis folle de joie de poser à côté de cette voiture qui en dit long sur la taille du zizi de mon futur époux".)


Et puis, attention! J'ai retrouvé les psychopathes de la couverture!



Donc en fait c'est eux qui ont délibérément choisi de faire la photo la plus glauque possible, félicitations. 


(J'aime bien aussi la photo de droite, avec le photographe qui se cache derrière les feuilles façon caméra embusquée, j'ai vu un million de films de slashers qui commençaient comme ça. Si j'étais vous j'arrêterais les bisous et je commencerais à courir.)


Mais rassure-toi, ça nous a pas refroidis (enfin si, ça nous a refroidis de louer un Hummer ou d'embaucher un clown, ça c'est sûr).


Je termine mon article avec une photo culcul.




Petit jeu : sauras-tu trouver quelle est mon alliance et quelle est celle de Flaxou? (attention, c'est pas facile).


(Un indice : quand j'ai choisi la mienne, c'était sur le critère "je l'adore je l'adore on dirait l'Anneau Unique".)